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L’Académie des Sciences Sexologiques
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L’Académie des Sciences Sexologiques a été créée le
25 janvier 1985 par les membres fondateurs de la Société Française
de Sexologie Clinique, le président en était le Dr Charles Gellman,
les Drs Gilbert Tordjman et Gérard Vallés les secrétaires, le D r
Pierre Vellay le trésorier. Quand plus tard j’ai adhéré moi-même à
la SFSC, Gérard Vallès en était devenu le président. Le but de cette nouvelle association était, je cite les statuts : « l’organisation du travail et d’une recherche en sexologie aux plans Scientifique, Ethique, Métasexologique et Epistémologique », pour faire partie de l’association il fallait : « être membre du Conseil d’Administration de la SFSC ou être coopté par les membres du Bureau qui statue lors de ses réunions sur les demandes d’admission présentées » Sa finalité était de répondre à des exigences prioritaires pour ses membres fondateurs : consacrer une fois par an une journée de colloque à des thèmes métasexologiques, c'est-à-dire à un survol et un au-delà de la clinique, dans une réflexion générale sur la nature, les méthodes de la sexologie et sa confrontation à d’autres disciplines : sociologie, droit, philosophie … L’Académie se voulait donc élitiste, la liste des sexologues inscrits était volontairement restreinte. Chaque participant était appelé à y faire un jour ou l’autre un exposé tandis qu’une personnalité reconnue dans sa spécialité animait la journée. Sans prétendre en retracer l’histoire d’une manière exhaustive – elle est déjà longue, 39 ans, l’âge de la maturité – j’aimerais grâce à l’aide d’un de ses fondateurs qui en est aussi la mémoire, notre ami Ludwig Fineltain, rappeler quelques moments illustrant l’intérêt intellectuel et la diversité des sujets. La séance inaugurale en 1986 à l’Hôtel Royal de Deauville a eu pour thème « Les thérapies individuelles en Sexologie », en 1989 dans la maison de campagne du Dr Teboul « Rhétorique et pragmatique en Sexologie », en 1994 à Saint Germain-en- Laye « Le concept de préjudice sexuel », en 1995 « Le syndrome border-line », en 1999 dans le parc des Buttes Chaumont « Clinique des agressions sexuelles avec les brillants exposés des Drs Zagoury, Michel Meignant et Gilles Formet Personnellement mon premier contact avec l’Académie date de janvier 1998, j’y étais intervenu pour la première fois et avais été très fier que mon texte soit publié dans les remarquables Cahiers de Sexologie Clinique. En 2004 à la disparition de Gérard Vallès, j’ai suggéré de donner son nom à la journée qui nous réunit chaque année, Marc Ganem a proposé alors que j’en assure désormais la présidence et les membres du C.A. m’ont fait l’honneur redoutable de m’y élire à l’unanimité. Dix ans déjà ! ! La succession n’était pas facile, eu égard à la valeur éthique et scientifique de mon prédécesseur. J’ai essayé d’en être digne aussi bien dans l’esprit que dans la lettre en choisissant des thèmes de réflexion sur lesquels j’ai fait intervenir des personnalités aussi diverses que les psychanalystes Patrick Lacoste et Daniel Sibony, la juriste chercheuse au CNRS Marcela Iacub, l’écrivain Didier Eribon, biographe de Michel Foucault, le philosophe Alexandre Lacroix, enseignant à Sciences Po, Quel doit être l’avenir de notre Académie ? Comme toute Académie elle prétend à l’immortalité, la disparition d’un de ses membres entraînant automatiquement l’élection de son remplaçant ! Un certain élitisme et l’ implication personnelle sans faille de chaque « académicien » me semblent pour ma part devoir rester la règle. Evidemment cela à un coût en temps et en argent mais les occasions d’associer nourritures intellectuelles et nourritures terrestres ne sont pas si fréquentes et je conclurai avec Ludwig Fineltain : « Je suis convaincu que l’Académie reste le dernier lieu de la sexologie intelligente » |
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Claude Esturgie Président de l’ASS |
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