Dans des pays pauvres frappés de plein fouet par l’épidémie de
sida comme l’Afrique du Sud, la prise en charge des
patients pose des problèmes à la fois économiques
et logistiques. En effet, même si les
financements nécessaires pour disposer des
antirétroviraux et des examens biologiques
indispensables sont réunis, il faut un tissu
sanitaire suffisamment dense pour suivre la
totalité des malades.
En raison de la pénurie de médecins en exercice
en Afrique du Sud (17 pour 100 000
habitants contre 20 fois plus en Europe
occidentale)
et des millions de sujets infectés
par le HIV à prendre en charge, des programmes
de suivi des patients par des professionnels
de santé non médecins ont été
mis en place dans ce pays pour 812 sujets
suivis dans 2 townships du Cap et de
Johannesburg.
Après un suivi médian de 120 semaines, les
résultats ont été équivalents dans les deux
groupes : 44% d’évènements défavorables
avec le suivi médical contre 48% avec le
suivi infirmier (risque relatif augmenté de
9% dans le groupe infirmier avec un intervalle
de confiance à 95%.
Dans le détail, la fréquence des différents
évènements défavorables a été similaire
dans les deux groupes (par exemple 10
décès dans le groupe infirmier contre 11
dans le groupe médecin).
La preuve est donc faite que, dans un pays
aux ressources limitées et sur une population
sélectionnée (les cas les plus complexes
n’ont pas été inclus dans l’essai), des infirmiers
spécialement formés peuvent tout à
fait remplacer les médecins dans le suivi des
patients sous antirétroviraux.
Ce type de programme peut donc être
étendu dans les pays à faibles ressources,
tant pour le sida que probablement pour
d’autres affections chroniques.
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