INFO SIDA

UNE STABILISATION PRÉOCCUPANTE DE L’INFECTION PAR LE VIH.
 


  L’Institut de veille sanitaire (Invs*) a publié une version Web du «Bulletin épidémiologique hebdomadaire» consacrée à la surveillance du VIH/Sida en France.
L’année 2008 est marquée par une stabilisation à la fois de l’activité de dépistage et du nombre de découvertes de séropositivité.
Une situation préoccupante, d’autant plus que la moitié des diagnostics interviennent alors que les CD4 sont au dessous du seuil recommandé pour la mise sous traitement.
En 2008, près de 5 millions (4,6 millions) de sérologies VIH ont été réalisées, dont environ 10 600 ont été confirmées positives. Le nombre de tests effectués est stable par rapport à l’année précédente après avoir augmenté jusqu’en 2005 puis diminué en 2006.
Rapporté à la population française, il est estimé à 77 pour 1 000 habitants, avec des taux encore plus élevés dans les régions les plus touchées : Guadeloupe (155), Martinique (146), Guyane (163), Provence- Alpes-Côte d’Azur (106) et Ile-de-France (105). Le nombre de sérologies confirmées positives s’est lui aussi stabilisé après avoir été en baisse entre 2005 et 2007. Rapporté à la population, il est de 165 cas par million d’habitants au niveau national – Guyane (1833), Guadeloupe (633), Ile-de-France (458) et Martinique (403).

L’activité de dépistage (nombre de tests et de positifs) s’est donc stabilisée en 2008.
C’est aussi le cas pour les 4 068 diagnostics d’infection VIH notifiés en 2008 (DO).

Le nombre réel de découvertes de séropositivité, une fois pris en compte les délais de la déclaration et les sous-déclarations, est estimé à 6 500 (7 500 en 2005).

Le nombre de diagnostics de sida en 2008, évalué à partir des 624 notifications reçues, est estimé à 1 550.

Cette stabilisation après une période où les indicateurs de surveillance indiquaient une phase de diminution paraît «préoccupante».
Si l’on considère les modes de contamination, 60% dont plus de la moitié chez les personnes originaires d’Afrique subsaharienne, ont été infectées lors de rapports hétérosexuels, 37% lors de rapports homosexuels et 2% par usage de drogues injectables.
Le nombre de découvertes de séropositivité chez les homosexuels s’est stabilisé (autour de 2 500 cas) depuis deux ans, après avoir augmenté entre 2003 et 2006. C’est également le cas chez les usagers de drogue. Inversement, le nombre de découvertes de séropositivité liée à une contamination hétérosexuelle, qui était en baisse entre 2004 et 2007, ne diminue plus en 2008. Parmi les personnes contaminées par rapports hétérosexuels, les femmes sont majoritaires (53%) de même que les originaires d’Afrique subsaharienne (51%).
Toutefois la proportion de migrants parmi les découvertes de séropositivité a diminué au cours du temps (41 % contre 52% en 2003).

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