Sept ans après sa création par Bernard Kouchner,
le GIP ESTHER (Ensemble pour une solidarité thérapeutique
hospitalière en réseau) est devenu le seul outil bilatéral de
coopération française dans le domaine de la santé.
Mais les moyens manquent toujours alors qu’un élargissement de
ses missions au-delà du sida et des maladies associées est à
l’ordre du jour.
Placée sous la double tutelle des ministères de la Santé et des
Affaires étrangères et européennes, le GIP bénéficie d’un double
financement (4 millions d’euros pour chacun des ministères). Et
cette situation conduit aujourd’hui le GIP à s’interroger. «Nous
sommes confrontés à un choix politique en matière de
coopération», commente Gilles Brücker. La France a, depuis 2000,
privilégié l’aide multilatérale au détriment de l’aide
bilatérale. Le rapport est aujourd’hui de 74 % pour la première,
via essentiellement les contributions au Fonds mondial de lutte
contre le sida, la tuberculose et le paludisme, UNITAID ou GAVI,
contre 26% pour la seconde.
L’alliance européenne ESTHER (Allemagne, Autriche, Belgique,
Espagne, France, Grèce, Italie, Luxembourg, Portugal), qui a
accueilli cette année un dixième membre, la Norvège, s’est
réunie la semaine dernière pour faire avancer le projet d’une
nouvelle structure juridique, un groupement européen d’intérêt
économique. Il s’agit de doter l’Europe d’une structure de
coopération nationale en matière de santé qui deviendrait un
interlocuteur privilégié de la Commission européenne et des
organisations internationales. «Si les choses avancent, le
projet devrait se concrétiser au printemps 2010» a indiqué le Pr
Gilles Brûcker. |