Dans le cadre du congrès de l’IAS à
CapEtown, le Pr A. Antinori (Rome) et le
Dr Landman (Hôpital Bichat-Claude
Bernard, Paris) ont attiré l’attention sur la
fréquence incroyable des diagnostics tardifs
(d’où le concept anglo-saxon de Late-
Presenters ou LP) en Europe occidentale.
Avec des conséquences graves en termes de
pronostics.
Qui sont les LP ? Souvent, ils appartiennent
à des groupes défavorisés (migrants, marginaux)
mais aussi à des groupes qui s’estiment
peu exposés (hommes assez âgés,
hétérosexuels vivant dans des zones où la
prévalence du sida est faible).
Le phénomène, d’autant plus inquiétant
qu’il tend à croître, illustre l’échec des campagnes
de dépistage précoce qui est pourtant
gratuit dans la plupart des pays européens.
Gratuit mais basé sur le volontariat,
ce qui est un bien en soi. Or à ce niveau,
plusieurs barrières peuvent être distinguées,
reposant souvent sur la peur d’une
discrimination ou en tout cas d’une stigmatisation.
Les facteurs culturels pouvant
majorer ces craintes.
Or les diagnostics tardifs ont des conséquences
dramatiques sur tous les plans, sans
parler des conséquences économiques :
77% des morts dues au sida touchent des
L.P. et la mortalité atteint 40% pendant la
première année de traitement de ces
patients.
Par ailleurs, le risque de transmission est
multiplié par 3,5 quand les patients ne
connaissent pas leur séropositivité. |