L’épidémie de VIH-sida s’est féminisée
et s’est précarisée, même si la proportion
de femmes infectées semble s’être
stabilisée depuis 2002 en France. Les difficultés
de vie liées à la séropositivité les touchent
de manière plus aiguë, pour des raisons
qui sont d’ordre social plus que
biologique, ont souligné les différents participants
du colloque «Les femmes et le
sida en France», organisé par l’Agence
nationale de recherche sur le sida et les
hépatites virales (Anrs).
Comme dans la population générale, les
femmes séropositives sont moins diplômées
et moins qualifiées que les hommes
séropositifs. Mais, comme le souligne
France Lert, chercheuse à l’unité Inserm
687, à Villejuif, «le fait d’être dans une condition
sociale défavorable […] implique que les
femmes supportent des conséquences disproportionnées
dans leur maintien ou leur
accès au marché du travail au cours de la
maladie».
Ainsi les femmes séropositives sont plus
nombreuses que les hommes à connaître la
précarité professionnelle (27%contre 18%).
Cette précarité qui s’ajoute à des charges
familiales souvent plus élevées génère des
niveaux de pauvreté plus marqués que chez
l’homme.
Par ailleurs, chez les femmes séropositives
récemment immigrées et confrontées à des
obstacles comme la barrière de la langue, le
taux de non-emploi est très élevé.
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