Mars    2012

 

Sexologos   #  02

 

 

La Vie de la

SFSC  

 

IL A TIRÉ SA RÉVÉRENCE…

Que ce soit ce thème qui ait alimenté le dernier éditorial de Marc dans SEXOLOGOS résonne après coup comme une terrifiante prémonition.
Notre ami Marc Ganem a tiré définitivement sa révérence le 12 Mai 2011 à Glasgow pendant le congrès de la WAS ; comme Molière il est mort à la fin de sa (re)présentation, jouant jusqu’au bout son rôle de défenseur d’idées humanistes et innovantes. Il venait de présenter devant les congressistes venus du monde entier le programme de la Chaire de l’UNESCO «Santé sexuelle et droits humains» dont il avait énergiquement porté le projet pendant huit ans. Il avait compris qu’il y a tant à faire sur les plans politique et éducatif pour que sexualité ne soit plus associée à violence et souffrance que cet immense projet, issu d’une réflexion internationale, avait élargi le champ de la sexologie à la santé sexuelle et soulignait fermement que le droit à la santé sexuelle est un droit pour tout être humain.

«Human Earth» était devenu son slogan, ce pour quoi il avait commencé à militer. Je peux partager avec vous combien l’entendre parler avec enthousiasme et chaleur de ce concept émouvait tous ses interlocuteurs.

Chaleureux, Marc l’était par dessus tout. Enthousiaste, il fallait qu’il le soit puissance «n» pour donner de l’espoir à ses patients, pour faire avancer les choses auxquelles il croyait, pour motiver ses troupes, pour surfer sur les oppositions et ignorer les persifleurs.

Dans son dernier éditorial il avait fait le formidable bilan de son action pour la sexologie française en général et la SFSC en particulier. Il est indubitable qu’il avait le charisme suffisant pour leur permettre de continuer à se faire entendre.

Ce ne fut pas sans grande difficulté parfois. J’ai accompagné Marc pendant près de vingt ans, nous partagions la même vision des choses, la même passion pour notre profession, et je peux dire aussi : le même sens du service. Marc était un agitateur d’idées, un concepteur, un puissant moteur, j’étais souvent son «traducteur dans la réalité», nous avions confiance l’un dans l’autre tout en étant parfaitement lucides sur nos limites respectives. Il avait le don de comprendre rapidement où se situaient les avancées scientifiques en sexologie et de les appliquer immédiatement dans son quotidien médical, ceux qui ont pu bénéficier de son expertise au cours d’enseignements ou de séminaires de formation continue appréciaient beaucoup cette expérience clinique structurée qu’il faisait généreusement partager.

Quoique négociateur hors pair, Marc n’aimait pas la passivité ou l’opposition de son entourage professionnel, malgré cela j’ai rarement entendu quiconque lui dénier un grand sens politique et une sincère volonté de convaincre.

Né dans un pays de lumière il en était resté imprégné d’une énergie solaire qui lui avait fait surmonter le déracinement, les douleurs et difficultés de la vie, pour se révéler indéniablement ami présent et attentif, créateur d’idées généreuses, médecin compétent et passionné, adoré de ses patients.

Chacun gardera de Marc des souvenirs et sentiments personnels de coloration diverse… mais une chose est sûre : il n’était indifférent à personne.

Tu avais promis de continuer à travailler avec nous, il faudra bien dorénavant que l’on avance sans toi mais…

Marc, tu nous manques…
 

 

 

 

 

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