Janvier   2013

 

Sexologos   #  04
 
 
Santé
Publique
 
 

 

 

LE DÉPISTAGE DU VIH CHEZ SOI ?
LA FDA POURRAIT DIRE OUI !

 

  Silver Spring, le lundi 21 mai 2012 – Le test OraQuick in-Home HIV commercialisé par les laboratoires américains OraSure Techonologies est autorisé en Grande-Bretagne depuis 2009. Ce dispositif est, comme son nom l’indique, un test buccal qui livre ses résultats en vingt minutes, sous la forme d’une bande violette apparaissant ou non dans la fenêtre de lecture. La fiabilité de cette méthode de dépistage rapide du VIH qui peut être utilisée à domicile a été évaluée en début d’année par le Centre universitaire de santé Mc Gill (Montréal, Canada) qui a assuré que ce test permettait d’obtenir des résultats «comparables,  en termes de précision et d’efficacité, au test sanguin traditionnel». Par ailleurs les études cliniques réalisées par les laboratoires ont montré que le test permettait de détecter une séropositivité dans 93 % des cas et de l’écarter dans 99 % des observations.

Feu vert malgré des résultats un peu inférieurs aux seuils habituellement exigés.
Forts de ces résultats et bien que la FDA recommande pour l’autorisation d’un test de dépistage une fiabilité de 95 %, un comité d’expert indépendant américains a recommandé la semaine dernière l’autorisation d’OraQuick in Home HIV aux Etats-Unis.
Cet avis qui devrait très probablement être suivi par la FDA, s’il n’a pas été l’objet d’une aussi importante polémique que celui concernant l’autorisation d’un traitement antirétroviral à titre préventif, a cependant soulevé les interrogations de certains spécialistes, liées notamment à l’absence de fiabilité totale du test.

Vraiment pas un besoin en France ? En France, il semble que le débat ait déjà été tranché. La demande d’autorisation du produit a en effet déjà été repoussée il y a plusieurs années pour des raisons notamment «éthiques» que rappelle interrogée par France Télévision le Professeur Christine Rouzioux, chef du service de virologie de l’hôpital Necker : «On aura des gens qui se retrouveront face à un résultat positif livrés à eux-mêmes». Par ailleurs, la spécialiste considère qu’en France la question ne se pose pas avec la même acuité qu’aux Etats- Unis, «l’offre de santé publique» étant «incomparable avec celle des Etats-Unis».
Pourtant, toutes les études épidémiologiques en France montrent qu’un nombre important de cas de séropositivité sont diagnostiqués dans notre pays au stade Sida, ce qui témoigne des failles de l’organisation du dépistage dans un pays qui s’enorgueillit pourtant souvent d’avoir «le meilleur système de santé du monde».
 
   
Article paru le 21/05/2012 sur jim.fr - Aurélie Haroche.

 
 
 

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