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Publications | |||||||||||||||||||||||||||
Assises Françaises | |||||||||||||||||||||||||||
Les maladies à risques sexuels | |||||||||||||||||||||||||||
Les troubles urinaires du bas appareil chez la femme (TUBA) | |||||||||||||||||||||||||||
Qualite de vie et troubles urinaires du bas appareil | |||||||||||||||||||||||||||
Les études
sont unanimes pour dire que les femmes avec des TUBA (Troubles Urinaires
du Bas Appareil), incontinence urinaire (IU), vessie hyperactive (HV) et
des syndromes douloureux vésicaux, en particulier la cystite
interstitielle, ont une qualité de vie (QDV) abaissée1,5,12. De multiples études montrent que l’IU, plus particulièrement, sous toutes ses formes (incontinence urinaire d’effort et incontinence urinaire par impériosité), s’accompagne d’une baisse de la QDV². | |||||||||||||||||||||||||||
Impact sur la sexualité | |||||||||||||||||||||||||||
De plus, les TUBA et/ou les troubles mictionnels ont un impact important
sur la sexualité et la qualité de vie sexuelle : dans l’étude d’Andrea
Salonia3, sur 216 femmes (dont 102 contrôles), 46%
présentaient une dysfonction sexuelle. Tous les domaines du FSFI* sauf
l’orgasme et l’excitation sexuelle étaient abaissés chez ces femmes
présentant des LUTS (Lower Urinary Tract symptoms) et/ou une IU. (*Le «Female Sexual Function Index» comprend 5 domaines : Désir ; Excitation ; Lubrification ; Orgasme et Douleur). Temml1, Azevedo4 et Webster5 rapportent que la CI (cystite interstitielle) affecte la sexualité. Pour Temml1, près des deux tiers des patientes avec une CI se plaignent d’une perturbation de leur sexualité. | |||||||||||||||||||||||||||
Le rôle de la l’IU et de l’HV | |||||||||||||||||||||||||||
Un impact
particulièrement important est noté pour l’IU et l’hyperactivité
vésicale d’une part et la douleur d’autre part. Pour Brian L. Cohen6, la présence d’une IU est le facteur aggravant majeur des dysfonctions sexuelles, notamment en cas d’HV (hyperactivité vésicale). Dans l’étude d’Espuna Pons7, un 1/3 des femmes sexuellement actives avec des symptômes d’IU et/ou HV avait une IU pendant le coït. L’impact sur la qualité de vie des femmes avec une IU pendant le coït était plus important que chez les femmes sans IU coïtale. Coyne8 signale également l’énorme impact de l’HV avec IU sur la santé sexuelle des femmes. L’étude de Kim9, quoique discutable sur le plan méthodologique (étude sur Internet), va dans le même sens. | |||||||||||||||||||||||||||
Importance de la douleur | |||||||||||||||||||||||||||
Les
patientes avec CI rapportent plus de dyspareunies10. Elles
associent les douleurs liées à la CI aux troubles sexuels4. Dans l’étude de Temml1, près des deux tiers des patientes avec CI rapportent une perturbation de la sexualité, les femmes avec un risque modéré ou sévère de CI ont une prévalence 5 fois plus élevée de douleur pendant l’orgasme, 3 fois plus de douleur vaginale après le rapport sexuel et un intérêt diminué pour les activités sexuelles. | |||||||||||||||||||||||||||
Fréquence des comorbidités | |||||||||||||||||||||||||||
Les
comorbidités chez les patients présentant des LUTS sont nombreuses13: | |||||||||||||||||||||||||||
Dysfonctions sexuelles | |||||||||||||||||||||||||||
Troubles conjugaux | |||||||||||||||||||||||||||
Les
patientes avec CI disent ne plus se sentir femmes. Plus que l’homme,
elles sont préoccupées par la qualité relationnelle avec leur partenaire
(alors que ceux-ci sont plus préoccupés par leurs performances
sexuelles). Elles n’aiment pas que leur partenaire les voit souffrir et
elles cachent leur douleur. Ces douleurs impactent autant les
composantes émotionnelles que fonctionnelles des relations sexuelles4. En cas de TUBA, l’IU entraîne également un sentiment de perte de la féminité8 (voir tableau). Les troubles de l’excitation sexuelle et de l’orgasme sont fréquents (Andrea Salonia3). L’incontinence urinaire majore les difficultés à atteindre l’orgasme8 (voir tableau). | |||||||||||||||||||||||||||
Désir
sexuel | |||||||||||||||||||||||||||
Il est
abaissé chez les femmes avec LUTS et IU (Andrea Salonia3),
chez les femmes avec IU8 et en cas de douleurs (CI)23. L’un
des processus bien identifié, au-delà bien sûr de la peur des douleurs
ou des fuites pendant le rapport sexuel, est celui d’une anticipation
négative aussi bien pour les phénomènes douloureux que pour l’IU4,8,19. Kenneth M. Peters19 retrouve plus de douleurs pelviennes, de peur des douleurs pendant les relations sexuelles et de dyspareunies à l’adolescence chez les patientes qui vont présenter plus tard une CI mais le rôle de la peur de la pénétration dans la constitution des TS reste difficile à évaluer notamment en raison des délais importants avant l’apparition des troubles urinaires. | |||||||||||||||||||||||||||
Insatisfaction sexuelle (voir tableau) | |||||||||||||||||||||||||||
Mais la prise en charge des troubles urinaires, et ce quelle que soit la méthode utilisée (médicamenteuse, rééducation périnéale…) entraîne une réduction des dysfonctions sexuelles16,24,25,26,27. | |||||||||||||||||||||||||||
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Conclusion | |||||||||||||||||||||||||||
Cette
communication confirme les données des premières Assises Françaises de
Sexologie et Santé Sexuelle : l’impact négatif des TUBA sur la qualité
de vie, en particulier sexuelle et le rôle particulièrement délétère de
l’IU et de l’hyperactivité vésicale. Il faut rajouter à ce constat l’importance des douleurs, en particulier au cours des syndromes vésicaux douloureux, qui ont aussi un fort retentissement sur la fonction sexuelle. | |||||||||||||||||||||||||||
Mais quelles sont les recommandations que nous pourrions proposer en pratique ? | |||||||||||||||||||||||||||
• Il faut
rechercher ces troubles urinaires car, à l’instar de nombreuses autres
pathologies, les patientes sont peu interrogées à ce sujet3. • Toutes les composantes de la sexualité doivent être analysées car tous les domaines de la fonction sexuelle peuvent être touchés. • Le rôle de l’histoire personnelle dans la genèse de certains troubles urinaires reste insuffisamment connu et nécessite une compétence dans le dépistage ou la prise en charge des facteurs prédisposant dans l’enfance ou l’adolescence (violences sexuelles…). • Les traitements des troubles urinaires améliorent la fonction et la satisfaction sexuelle ainsi que la qualité de vie globale des patientes avec des TUBA. Cependant certains traitements, notamment dans la prise en charge de la CI, ont des effets secondaires sexuels dont il faudra tenir compte. | |||||||||||||||||||||||||||
• La qualité
de la relation avec le partenaire est fréquemment altérée. La femme
évite d’aborder ses problèmes urinaires avec son partenaire. En cas de
douleur, les femmes (comme les hommes d’ailleurs) n’aiment pas que leurs
partenaires les voient souffrir, aussi ont-elles tendance à cacher leur
douleur. La communication au sein du couple peut donc être un objectif thérapeutique. | |||||||||||||||||||||||||||
Références | |||||||||||||||||||||||||||
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