La tendance actuelle en médecine est de favoriser le savoir, et la sexologie n’échappe pas à cette règle.
Les données anatomiques, physiologiques, sociologiques, psychologiques, statistiques, pharmacologiques, etc. ont tendance à se cumuler, entraînant un allongement des études et des efforts de mémorisation de plus en plus importants pour les futurs praticiens.
Les études universitaires en sexologie favorisent aussi cette règle de l’accumulation des savoirs au détriment du savoir faire qui était la caractéristique des cursus de sexologie mis en place en leur temps par la Société Française de Sexologie et l’École Française de Sexologie.
C’est à travers des séminaires se consacrant aux techniques corporelles (relaxation, do-in, massage, bio-énergie, etc.), aux thérapies travaillant sur l’imaginaire, aux prises en charge thérapeutiques de couples (thérapies de couples conflictuels, abord pédagogique et rééducatif des problèmes sexuels de couples selon la méthode de Masters et Johnson), ou encore groupes de verbalisation des problèmes vécus par les patients dans leur intimité, que les premières générations de sexologues ont fait leur apprentissage de la discipline.
Dans le cursus mis en place à l’Université PARIS V – NECKER, nous tentons de concilier l’acquisition du savoir et du savoir faire.
En ce qui concerne le savoir être, c’est peut-être ce qui est le plus difficile à acquérir. C’est à travers un travail personnel, la participation à des colloques, à des congrès, une réflexion personnelle et la supervision de ses pratiques que le praticien pourra dominer son Art, tout en gardant une attitude éthique. Il devra encore conserver la possibilité de compatir et d’être affecté par la souffrance de ses patients, car, comme l’écrit Spinoza, « la possibilité d’être affecté conditionne les possibilités d’agir ». D’être affecté, mais, grâce à un moi suffisamment fort, sans pour autant s’en trouver fragilisé..
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