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Sexologos n°
14 |
Janvier
2003 |
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Les champs de la sexologie.
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Le 27e congrès de la Société Française de Sexologie Clinique (SFSC) ouvre ses portes samedi 19 octobre 2002, à Paris. Rendez-vous majeur pour l’ensemble de la sexologie française, il se veut cette année multidisciplinaire. Il est accessible à tous ceux qui souhaitent s’exprimer sur la sexologie et apporter le meilleur dans chaque domaine évoqué. Les plus grands experts nationaux y sont réunis. Objectifs : construire et lutter contre la souffrance sexuelle encore trop présente dans notre société. Plus que jamais, la SFSC confirme l’engagement qu’elle a pris depuis 1974, celui d’offrir une santé sexuelle accessible à tous. Le seuil de la maturité est à présent franchi : bonnes pratiques, commission nationale en sexologie médicale, synergie professionnelle, recherche et formation. Autant de grands chantiers que la SFSC compte mener à terme dans les années à venir.
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« Les champs de la sexologie ». Ce titre résume parfaitement l'état actuel de la sexologie. Discipline de réflexion et de recherche, elle reçoit de plus en plus d'attention de la part de ceux qui désirent avoir une vision globale de la santé sexuelle. Après avoir dépassé le concept romantique des années soixante dix, la «santé sexuelle» trouve progressivement une résonance dans notre société. En tant qu’essence même de notre vie, elle est de plus en plus reconnue comme source d’équilibre psychique, physique et sans doute social. Chaque jour vérifié, le déséquilibre sexuel, s’il n’est pas pris en charge, peut générer des problèmes graves tels que maladies psychosomatiques, dépressions, violences sexuelles… De ce point de vue, le sexologue a un rôle de «régulateur», primordial, à jouer.
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Grâce à tous ceux qui ont bien voulu donner de leur temps aux personnes qui souffrent dans leur sexualité, la sexologie est en train d’occuper dignement la place qu’elle mérite. La SFSC y travaille depuis près de trente ans. Deux événements importants récents ont permis une approche encore plus directe des problèmes de sexualité :
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· Le 15e congrès mondial de sexologie qui, du 24 au 28 juin 2001 à Paris, a remporté un très vif succès auprès de plus de 3 000 participants. Il a permis à la sexologie d'acquérir ses lettres de noblesse et de démontrer que l'écoute du symptôme sexuel était primordial.
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· L'avènement récent des médicaments actifs par voie orale dans le champ thérapeutique des dysfonctions érectiles. Même si la prise de conscience n’est pas aussi rapide et massive que nous le souhaiterions, grâce aux relais médiatiques, ces nouveaux traitements ont permis une libération de la parole. D’autres perspectives devraient offrir à terme, la possibilité aux patients de retrouver une vie sexuelle plus naturelle et spontanée, source d’épanouissement au sein du couple.
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Histoire de la SFSC
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En France, au début des années soixante dix, un groupe de médecins, majoritairement psychiatres, commence à réfléchir à la constitution d'une société savante de réflexion autour de la sexologie. En 1974, a lieu le premier congrès mondial de sexologie à Paris à l’issue duquel la Société Française de Sexologie Clinique (SFSC) voit le jour. Les fondateurs sont les Docteurs Charles
Gellman, Gilbert Tordjman, Gérard Valles, Jacques Waynberg et Michel
Guenkine.
Les débuts sont médiatiquement explosifs, ces médecins sont rapidement confrontés aux courants post soixante-huitards, se réclamant des libertés sexuelles diverses et variées. Néanmoins, la Société établit dans ses statuts sa vocation de recherche, de formation et de promotion de la sexologie, science interdisciplinaire par excellence.
La notion d’interdisciplinarité est essentielle, puisqu'à l'intérieur de la SFSC se côtoient psychanalystes, médecins généralistes, spécialistes gynécologues, urologues, obstétriciens, chirurgiens et sociologues, psychologues, d'obédiences diverses. Ceci donne un ton particulier à la Société qui ne se démentira jamais, chacun enrichissant ainsi l'autre.
En décembre 1975 se tient le premier congrès annuel. Il remplit pendant deux jours l'amphithéâtre de la faculté de pharmacie qui restera son lieu de prédilection pendant de longues années. C'est également à cet endroit que se donneront les cours de l'enseignement en sexologie, innovation de l'année 1976. Plus d'un millier de médecins (sexologues) et non-médecins
(sexothérapeutes) de France en sont issus.
Depuis, les activités de la Société Française de Sexologie Clinique n’ont cessé de se diversifier dans les domaines suivants :
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· Formations (enseignement de sexologie et formation continue) et recherche en sexologie.
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· Publications : « Les cahiers de sexologie clinique » ont publié pendant très longtemps les travaux les plus originaux en sexologie.
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· Développement dans le grand public de la notion de pratique
sexologique.
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· Et enfin le congrès annuel, faisant le tour des recherches et réflexions de la discipline.
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Aujourd’hui, la SFSC poursuit ses actions de formation continue au niveau régional grâce à un certain nombre de collègues patentés. De plus, une réunion annuelle réservée aux membres du Conseil et aux titulaires regroupés sous le nom de « Académie des sciences sexologiques », ouvre chaque année ses travaux à des experts de la méta-sexologie.
La publication interne « Sexologos », créée en 1996, fait le lien entre les membres de la
SFSC. C’est également un outil de formation et d’information scientifique très important. La notoriété de cette revue qui ne cesse de s’accroître, elle compte à présent, trois numéros par an.
Enfin, le congrès annuel en est à sa vingt-septième édition. Traditionnellement organisé à Paris, il attire de nombreux sexologues de France ou d'Europe. Il réunit des grands noms du monde de la sexologie. C’est l’occasion de faire le point sur les dernières recherches, la pratique clinique quotidienne et des sujets de réflexion plus généraux.
Les adhérents de la Société Française de Sexologie Clinique sont majoritairement des médecins qui pratiquent totalement ou partiellement la sexologie, des paramédicaux (sages-femmes, kinésithérapeutes ou infirmiers) et des psychologues et psychothérapeutes. La titularisation est examinée par le conseil d'administration. Il vérifie si le candidat a reçu une formation solide, s'il pratique réellement la sexologie, s'il respecte les lois en vigueur et n'a fait l'objet d'aucune plainte pour manquement éthique ou déontologique, s’il a publié des recherches, et enfin si son action en faveur de la SFSC est probante. Cette titularisation est un acte de reconnaissance important car, selon nos statuts, seuls les membres titulaires ont le droit de faire mention officielle du titre : «Membre de la Société Française de Sexologie Clinique».
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Code d’éthique de la SFSC
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La Société Française de Sexologie Clinique a élaboré un texte qui précise les devoirs de chaque thérapeute, praticien de sexologie clinique. Ce code éthique permet de définir la sexologie, ses critères de formation et ses limites. Les motifs personnels pour exercer l’activité de sexothérapeute doivent être sans équivoque ni ambiguïté. Les praticiens doivent s’engager à affronter de façon impartiale et neutre les troubles sexuels de leurs patients. Tout membre de la Société Française de Sexologie Clinique s’engage à respecter les aspects suivants, extraits du code d’éthique de la SFSC :
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· Devoirs envers les patients
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Le sexologue atténue souffrances et dysfonctions sexuelles ; il s'efforce autant qu'il le peut de les guérir. Le thérapeute ne se prête à aucun ébat sexuel en colloque singulier comme en collectif thérapeutique. Il ne recherche jamais l’état d’excitation sexuelle chez ses patients par des manœuvres corporelles quelles qu’elles soient. Aucune violence, même mutuellement consentie, n'est tolérée, ainsi que tout acte préjudiciable au consultant. Le sexologue, bien entendu, est lié par le secret professionnel.
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· Devoirs du sexologue
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Le sexologue ne peut se soumettre à aucune exigence institutionnelle ou étatique contraire à son éthique et à sa conscience. Il ne prête pas ses compétences aux procédures forcées de contraception et de stérilisation requises par certains États. Il n'aide pas non plus les juridictions à appliquer des peines à caractère sexuel : psychochirurgie, castration, stérilisation chirurgicale ou chimique. Les sexologues approuvent tous les efforts des institutions publiques et privées afin que leurs traitements soient accessibles à tous, riches ou pauvres. Ils se proposent d'aider la société à se prémunir contre les grands fléaux qui la menacent, en particulier les maladies sexuellement transmissibles, dont l’infection par le VIH qui en est actuellement la forme la plus redoutable.
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· Devoir de compétence |
Des critères de compétence en sexologie sont indispensables pour permettre la cooptation des titulaires de la
SFSC. Le sexologue doit avoir acquis une solide formation étayée sur des disciplines aussi diverses que la physiologie, la gynécologie, l'endocrinologie, la psychiatrie, la psychologie, etc. Il devra, au préalable, avoir acquis un diplôme de docteur en médecine, de psychologue clinicien, de conseiller conjugal, ou toute autre formation que le conseil de la SFSC appréciera et évaluera. Il faut en plus avoir bénéficié d'une psychothérapie, d’une psychanalyse ou d’une tout autre thérapie apte à mobiliser les mouvements de l'introspection, le questionnement de soi-même.
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· Devoir de recherche |
Les exigences de la recherche en sexologie clinique doivent être considérées avec attention et compréhension. Dans ce cadre très particulier, le sexologue clinicien peut proposer des innovations diagnostiques et thérapeutiques. Le chercheur devra soumettre l'ensemble de la procédure à l'appréciation d'un collège de pairs et obtenir le consentement éclairé du patient.
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Le bureau actuel, élu depuis 1995, est composé comme suit : Docteur Marc
Ganem, Président (Paris) ; Docteur Gilles Formet (Avignon), vice-président ; Docteur Michel Faruch (Toulouse), trésorier ; Docteur Nicole Arnaud-Beauchamps (La Rochelle), secrétaire générale.
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