Faire l’amour
adoucit les mœurs. Maintenant, on en a la preuve. Testée en spray nasal,
l’ocytocine, une hormone libérée au moment de l’orgasme, pourrait devenir le
nouveau médicament des personnes souffrant de «troubles relationnels».
C’est l’hormone du lien amoureux, affectif et sexuel. Produite au moment de
l’orgasme, elle est également libérée en grande quantité dans le corps au moment
de l’accouchement, ou lorsque vous entendez la voix chérie.
L’ocytocine, hormone du plaisir à deux, a plusieurs effets sur notre psychisme.
Tout d’abord, elle freine l’activité de l’amygdale, le centre de la peur de
notre cerveau. Elle diminue donc la crainte que l’on éprouve vis-à-vis des
autres, ou le sentiment de défiance, voire « d’étrangeté » qui nous envahit face
à des inconnus. Mais l’ocytocine a un autre effet : elle stimule la production
de dopamine qui donne du plaisir.
Menée par la chercheuse Angela Sirigu, une équipe du centre de neurosciences
cognitives de Bron testait, en février dernier, cette hormone sur une douzaine
d’autistes avec des résultats plus que positifs. «Les participants, atteints
d’un syndrome d’Asperger ou d’un autisme de haut niveau, présentaient un déficit
en matière de comportement social. Il aura suffit qu’ils inhalent un peu
d’ocytocine via un spray nasal pour améliorer sensiblement leur capacité à
interagir avec autrui. Ces résultats préliminaires devront bien sûr être
confirmés à plus large échelle. Mais ils concordent avec de précédentes
observations qui avaient mis en évidence le fait que les enfants atteints
d’autisme naissent avec un taux d’ocytocine particulièrement bas.». |