DE PAR LE MONDE


CIRCONCISION,
AVANTAGES ET INCONVENIENTS
 

   La circoncision, ou ablation du prépuce, est peut-être le geste chirurgical le plus souvent réalisé chez l’homme. Ses conséquences supposées bénéfiques ou au contraire possiblement délétères ont donné lieu à une abondante littérature.

Embryologiquement, le prépuce se développe dès la 8ème semaine de gestation, et sa rétraction, rare à la naissance devient presque constante dans la petite enfance, la desquamation des cellules épithéliales du gland donnant naissance au smegma, structure blanche caséeuse, dont l’accumulation peut entraver la vie sexuelle.

Si l’on s’en réfère aux momies, la circoncision se pratiquait déjà il y a 15 000 ans en Egypte, et elle concernerait aujourd’hui 20 % de la population masculine mondiale, sa proportion aux Etats-Unis ayant toutefois tendance a décroître depuis 30 ans, l’Association des pédiatres américains (APA) ne la préconisant plus de manière systématique.

La circoncision, le plus souvent pratiquée pour des raisons religieuses ou hygiéniques, a aussi de nombreuses indications médicales (phimosis, paraphimosis, balanoposthite, etc.) ; l’argument utilisé contre elle de baisse de sensations érotiques ne paraît guère convaincant.

Si l’APA recommande l’anesthésie générale, beaucoup se contentent, pour la circoncision néonatale, d’appliquer un gel anesthésique ou une anesthésie locale en bague, dont l’efficacité est évaluée sur la durée des pleurs et le rythme cardiaque du bébé.

Les complications les plus habituelles de la circoncision sont l’hémorragie, l’atteinte du méat et une infection urinaire. Cependant, le risque d’infections urinaires est 3 à 10 fois plus grand chez les enfants ayant conservé leur prépuce dans leur 1ère année (surtout avant le sevrage). Ceci s’explique par la prolifération de germes autour du méat, mais ne suffit pas pour proposer la circoncision systématique, qui semble toutefois, indiquée en cas de reflus vésico-urétéral.

La circoncision protégerait aussi contre les infections sexuellement transmissibles, notamment la syphilis et le sida, d’où les campagnes en sa faveur de l’Organisation Mondiale de la Santé en Afrique.

Enfin, la circoncision a un effet protecteur contre les infections urinaires de l’enfant, justifiant sa pratique chez les sujets à risques (valvue urétrale, hydronéphrose néonatale, reflus vésico-urétéral).
 

Berk B et al. Circoncision : pros and cons. Indian J Urol., 2010 ;26(1):12-15.

Retour