DE PAR LE MONDE
 

LES AFFRANCHIES OU « COUGAR »

 

   Un vent souffle d’Amérique et nous dit qu’une femme de 40 ou 50 ans au bras d’un homme de 30 ans n’est pas une femme qui se paye un gigolo mais peut être un couple d’amoureux. Désignées comme un phénomène et malheureusement pas encore comme une banalité, les amours de femmes mûres et de jeunes hommes ont encore beaucoup de chemin à parcourir, au regard de ce qu’il se passe de chaque côté de l’Atlantique.

Avec un léger décalage horaire, les quotidiens et magazines féminins français accordent, depuis quelques mois, une place de choix dans leurs colonnes aux cougars.
Depuis plusieurs années, c’est ainsi qu’on désigne aux USA les femmes qui s’affichent avec des hommes plus jeunes. Les américains, par essence, usent et abusent de néologismes et expressions pour qualifier les nouveaux phénomènes de société. Ce terme de cougar est donc la traduction du mot puma, prédateur par excellence du royaume animalier. Selon Cyndi TARGOSZ, consultante en image, life coach et auteur américaine du best seller Date the younger men. A complete Guilde to Every Woman’s Sweetest Indulgence paru en 2008 chez Paperback, le terme cougar a une origine bien précise : «Cela provient de l’équipe de hockey de Vancouver qui nommait ainsi les femmes plus âgées qui tentaient de s’infiltrer dans les vestiaires». Autre terme à connaître : «cubs», qui signifie lionceau, et représente ces jeunes hommes objets de toutes les convoitises.

Ce phénomène est devenu l’enfant chéri des médias alors que les différences d’âge parmi les couples existent depuis la nuit des temps. Mais si cela est totalement accepté pour l’homme, la femme, elle, a toujours dû se cacher pour aimer un plus jeune qu’elle. Si déjà en 1967 le film Le Lauréat évoquait une relation entre un jeune homme finissant ses études et la femme d’un ami de son père, la fiction était et reste toujours loin de se répandre autour de nous.

Il est tout de même enrageant qu’une pratique totalement anodine chez l’homme reste une curiosité, une extravagance ou pire une vulgarité chez la femme.

Pour que le phénomène cougar sorte de la foire médiatique une révolution semble nécessaire. Le jour où l’on considérera enfin que les lois de l’attraction sont les mêmes pour nous toutes et tous, qu’un sein de femme moins tonique équivaut à un ventre d’homme moins musclé, que la ride de monsieur n’a pas plus de caractère que celle de madame et le jour où le pouvoir économique sera vraiment partagé, peut-être que les cougars ne seront plus montrées du doigt. Peut-être que le terme lui-même se dissoudra dans la banalité. Restera le frein majeur : la question de la procréation…
 

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