«Des hommes,
des vrais», voilà qui pourrait résumer de façon pas si «sauvage» les résultats
d’une équipe d’économistes et de psychologues helvéticogermaniques.
Contrairement aux croyances populaires, la testostérone jouerait, en effet, un
rôle très positif dans les relations sociales en conférant un sens plus
équitable du marchandage et de la négociation. Il faut dire que l’hormone mâle
traîne derrière elle une bien sale réputation: elle serait à l’origine de
comportements antisociaux, égoïstes et agressifs, comme en témoignent les
observations chez nos amis les rongeurs. D’après l’étude dirigée par Christoph
Eisenegger, l’agressivité constatée dans les espèces animales aurait fait place,
au fil de l’évolution, à un sens développé de la position sociale chez les
hommes… et chez les femmes ! De façon très surprenante et pour des raisons de
commodité de mesure des paramètres neurophysiologiques, l’étude a été menée chez
60 participantes réparties pour l’expérience en deux groupes, l’un recevant de
la testostérone sublinguale, l’autre recevant un placebo.
Les chercheurs des universités de Zurich et de Friburg ont ainsi évalué l’effet
d’une dose unique de testostérone (0,5 mg) dans un essai en double aveugle
contre placebo.
Il est apparu que les femmes traitées avaient un comportement plus «fair play»
que celles sous placebo. Les interactions sociales étaient facilitées et les
conflits moins fréquents. Les femmes traitées faisaient des offres
significativement plus « acceptables», même si elles n’étaient pas conclues au
final.
La testostérone augmenterait ainsi la motivation à éviter l’affrontement social.
Comme le soulignent les auteurs, il est très curieux de remarquer que les femmes
du groupe placebo qui ont la conviction d’avoir pris de la testostérone se
comportaient de façon plus égoïste, comme si elles se l’étaient «autorisé».
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