Le dysfonctionnement érectile est un syndrome largement répandu de par le monde
qui est volontiers associé à la maladie cardiovasculaire.
Il affecte des millions de sujets et son retentissement sur la qualité de vie
peut prendre des proportions colossales. Son histoire naturelle est en fait mal
connue, car loin d’être une fatalité inexorable et irréversible, il semble que
le dysfonctionnement érectile puisse laisser à sa victime des moments de répit,
en fonction de l’âge et de l’étiologie, cela s’entend.
Une étude de cohorte longitudinale permet d’en savoir plus sur ce sujet. Il
s’agit de la Massachusetts Male Aging Study qui a inclus 401 participants âgés
de 40 à 70 ans, tous atteints d’un dysfonctionnement érectile plus ou moins
sévère.
Cent quarante et un d’entre eux (35%) ont connu, au cours du suivi, une
authentique rémission spontanée. Sur les 323 hommes atteints d’un
dysfonctionnement érectile minime (ou modéré) à l’état basal, 107 (33%) ont en
revanche connu une progression du syndrome. Chez 78 sujets, le dysfonctionnement
érectile était majeur, et, dans ce cas, la situation est restée désespérément
stable dans 45 cas (78%).
Les variables associées aux fluctuations de la fonction érectile ont été l’âge
et l’index de masse corporelle. Le tabagisme et l’autoperception de l’état de
santé n’ont été, pour leur part, associés qu’à la détérioration de celle-ci.
Cette étude longitudinale démontre que le dysfonctionnement érectile peut
fréquemment connaître une évolution capricieuse, avec des phases de rémission ou
d’aggravation selon les sujets. Les variations de l’index de masse corporelle,
le tabagisme et le fait de se sentir en bonne santé semblent jouer un rôle dans
l’histoire naturelle de ce syndrome.
|