DE PAR LE MONDE

 

L’OCYTOCINE, HORMONE DE LA CONFIANCE.

 

Le travail de Michael Kosfeld et coll. (Zurich) commence comme un jeu. Des étudiants ont été enrôlés et devaient jouer le rôle soit d’un banquier, soit d’un investisseur. Certains recevaient de l’ocytocine par voie nasale, d’autres, un placebo. Les montants réels investis ont ensuite été analysés selon la prise ou non d’hormone. Chez les mammifères non humains, l’ocytocine joue un rôle clé dans la régulation des comportements. Outre sa place déterminante dans l’accouchement et dans l’allaitement, elle est fortement impliquée dans la levée des résistances naturelles à l’encontre des autres, autorisant un « comportement d’approche ». Comme cette attitude est fondée sur la confiance, l’hypothèse des chercheurs a été de rechercher si, chez l’humain, cette fois, l’ocytocine influe sur la confiance dans l’autre. Un jeu reposant sur des réels investissements financiers semble un bon test. Selon les chercheurs, l’hormone agirait en permettant de surmonter la crainte d’une trahison. S’y associerait la sensation de récompense, résultant d’un comportement de rapprochement plus important.
L’intérêt d’un tel travail, concluent les chercheurs, est d’ouvrir la voie d’un traitement chez des patients atteints de troubles des relations sociales (phobie sociale, autisme …). Mais à l’inverse, les auteurs craignent que le marketing n’utilise déjà cette action de l’hormone en créant des stimuli bien codifiés favorisant la libération naturelle d’ocytocine.

 

« Nature », 2 juin 2005, pp. 571-572 (éditorial) et 673-676.....

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