DE PAR LE MONDE

 

Risques sanitaires et comportements chez les lesbiennes.


On sait peu de choses sur les risques de santé et les comportements sanitaires des lesbiennes. Afin d’en savoir plus sur ces facteurs, ces chercheurs américains ont examiné deux enquêtes nationales et cinq enquêtes régionales sur 11 876 lesbiennes et femmes bisexuelles et ont comparé leur réponse avec des estimations sur les risques et comportements sanitaires de femmes appartenant à l’enquête nationale de santé de 1994 et à la troisième étude nationale sur la santé et la nutrition. La plupart des lesbiennes étaient âgées de dix-huit à cinquante ans, étaient blanches et avaient une éducation supérieure au niveau secondaire.
Les lesbiennes avaient plus de probabilité d’être obèses (28 %) que la population féminine nationale (de 18 à 19 % après standardisation pour l’âge, la race/l’ethnie, le niveau d’éducation et la région géographique). Seulement 44 % des lesbiennes considéraient avoir un surpoids par rapport au taux national standardisé de 56 % pour les autres femmes. Elles avaient plus de probabilité que les femmes en général de consommer de l’alcool (70 % contre 67 %, p<0,05) et d’être des fumeuses présentes (21 % contre 16 %) ou passées (34% contre 20 %).
Concernant la fréquence des examens gynécologiques, les études différaient dans les délais de temps évalués. Les investigateurs estiment que presque 85 % des lesbiennes ont eu un examen gynécologique au cours des cinq années précédentes ; en revanche, 87 % des femmes en général rapportent un examen gynécologique au cours des trois années précédentes. Parmi les femmes âgées de 50 à 75 ans, 93 % des lesbiennes rapportaient avoir eu une mammographie comparées à 90,2 % des femmes en général. Elles avaient plus de probabilité que les femmes en général d’avoir des facteurs de risque de cancer du sein et de cancer de l’ovaire, dont la nulliparité (seulement 28 % des lesbiennes avaient été enceintes, contre 67 % des femmes en général), l’absence de naissance vivante (16 % contre 57 %), et le fait de n’avoir jamais utilisé de contraceptifs (36 % contre 80 %).
Commentaire : ces données sont sujettes à certaines limites en raison de la présence d’un échantillonnage sélectionné plutôt que basé sur une population de lesbiennes. Cependant, ces résultats suggèrent que les lesbiennes peuvent ne pas recourir à certains services de dépistage en dépit de risques sanitaires plus élevés que les femmes en général. Certaines lesbiennes citent le manque de confiance et les mauvaises expériences pour éviter de recourir à des soins ; les praticiens peuvent répondre à cette objection en utilisant du matériel d’information sexuellement neutre, en pratiquant un interrogatoire qui ne suppose pas une hétérosexualité (poser des questions sur « le ou la partenaire » plutôt que « le petit ami ou le mari ») et en les aidant grâce à un tissu d’assistance sociale adaptée aux lesbiennes.

Cochran SD et al. Cancer-related risk indicators and preventive screening behaviors among lesbians and bisexual women. Am J Public Health 2001 Apr ; 91 : 591-7....

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