DE PAR LE MONDE

 

VESTIBULITE VULVAIRE : 
quel est le meilleur traitement ?


La vestibulite vulvaire (VV) est un syndrome rapporté chez 15 % des femmes en consultation gynécologique. Elle comporte des douleurs sévères lors de l’attouchement ou des tentatives de pénétration, une sensibilité accrue à la pression locale et la présence d’un érythème vulvaire. 
Les VV entrent dans le cadre des douleurs pelviennes chroniques. La VV peut être primaire ou secondaire selon le moment de l’apparition de la dyspareunie dans la vie génitale. Les causes de la VV répertoriées dans la littérature sont multiples : bactériennes et virales, candidoses chroniques, agents topiques irritants, savons ou crèmes antiseptiques ou antimitotiques, modifications de l’équilibre acido-basique, excès d’oxalate dans les urines, pilule ; de même, une hypothèse allergique et les traitements destructeurs physiques ont été incriminés. L’objectif de cette étude rétrospective portant sur 111 patientes était de déterminer si les femmes souffrant de vestibulite primaire (VV1), apparue dès les premiers rapports sexuels, diffèrent dans l’expression clinique de leurs troubles et dans la réponse au traitement chirurgical (vulvoplastie), des femmes présentant une vestibulite secondaire (VV2). Dans ce dernier cas, il s’agit de femmes ayant débuté leur vie sexuelle sans encombre et ayant un long passé sans dyspareunie. L’équipe de Bornstein est connue pour avoir une approche purement chirurgicale des vestibulites. Les hésitations psychogéniques sont donc vite balayées (si la vestibulite est psy, elle devrait toujours être primaire et le traitement chirurgical inopérant).
Les deux groupes de femmes n’étant pas égaux (35 % de VV1 contre 72 % de VV2), l’étude accouche d’une souris ; on apprend par exemple que VV1 et VV2 ne sont que deux aspects d’une même maladie. Ou encore qu’une vestibulite associée à des algies pelviennes chroniques (vulvodynie) répond moins bien à la chirurgie qu’une vestibulite isolée. L’étude révèle pourtant entre les lignes que 50 % et 70 % des femmes n’ont aucune lésion histopathogique et que la présence de HPV-DNA est aléatoire.
Le fait qu’il n’y ait aucune lésion histologique témoignant d’un processus inflammatoire ne semble pas troubler les auteurs dans leur va-tout chirurgical.

Bornstein J, et al. Am J Obstet Gynecol 2001 ; 184 : 28-31.....

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