DE PAR LE MONDE

 

Infarctus de myocarde : 
l’activité sexuelle est 
un faible facteur déclenchant.


L’analyse des résultats de cette étude a porté exclusivement sur les patients n’ayant pas présenté de signe prémonitoire. En effet, les investigateurs ont estimé que les 260 personnes (39,5 %) alarmées par des symptômes dans les quatre jours précédant l’IDM avaient peut-être modifié leur comportement sexuel, d’où une source de biais potentiel. Sur les 399 sujets sans signe prémonitoire, 5 (1,3 %) avaient eu un rapport sexuel dans les deux heures précédant l’accident, le point le plus élevé de la zone à risque se situant dans les soixante minutes précédant l’IDM.
A noter que le pic matinal habituel de fréquence des IDM ne correspondait pas aux périodes d’activité sexuelle, le plus souvent nocturnes.
« Ces résultats, expliquent les auteurs, confirment le fait que l’activité sexuelle est un facteur déclenchant potentiel d’IDM. L’étude de Boston, qui avait porté sur une plus large fourchette de population (20 ans – 92 ans) et qui comprenait également les personnes ayant déjà fait un IDM, avait obtenu un risque relatif un peu supérieur (3 % d’IDM sans signe prémonitoire dans les deux heures suivant un acte sexuel, contre 1 ;4 %) ».
Comment interpréter ces résultats en termes de santé publique ? Si l’on se réfère au risque annuel absolu d’IDM, l’augmentation du risque d’accident cardiaque est quasiment anecdotique. Par exemple, un homme âgé de 56 ans à 60 ans ayant des rapports une fois par mois augmente son risque absolu annuel d’IDM de 0,464 à 0,468 %. Bien sûr, ce résultat est à moduler avec la fréquence de l’activité sexuelle. Il est probable que ce chiffre soit même moindre chez les femmes, mais la méthodologie de l’essai suédois ne permet pas de l’affirmer en raison d’une puissance statistique insuffisante (sex-ratio de 1/2).

J. Möller et coll. « Heart », 2001 ; 86 : 387-390.....

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