DE PAR LE MONDE

 

Homosexualité : 
la guerre des études médicales


A sa réunion annuelle à la Nouvelle-Orléans, l’American Psychiatric Association (APA) a eu droit à deux nouvelles études sur l’homosexualité, plus précisément, cette fois, sur la possibilité ou non, pour un homosexuel, de venir à l’hétérosexualité. La première de ces études est très controversée dans le milieu médical.

Le Dr Robert Spitzer, un psychiatre de New York, a interrogé 153 hommes et 47 femmes qui ont signalé qu’ils avaient changé leur orientation sexuelle après avoir été conseillés par des soignants et étaient restés hétérosexuels pendant cinq ans au moins. Chacune de ces personnes a exposé pendant trente à quarante minutes ses préférences sexuelles, son comportement et ses fantasmes.
L’orateur s’est hâté de dire qu’il ne savait pas si ces changements d’orientation sexuelle constituaient la règle ou l’exception et, surtout, qu’il ne fallait pas s’appuyer sur son travail pour engager des traitements coercitifs. Il n’en a pas moins été accueilli avec un très grand scepticisme par ses confrères.
De nombreux psychiatres qui se trouvaient à la Nouvelle-Orléans ont, en outre, critiqué la méthodologie du Dr Spitzer ; selon eux, il n’aurait pas dû se contenter d’un entretien de trente minutes, et l’étude aurait été plus crédible si les patients avaient suivi le changement qu’il rapporte pendant plusieurs années. Ils ajoutent que le psychiatre n’a réuni ses patients que parce qu’il lui ont été envoyés par d’autres médecins et s’interrogent donc sur la valeur de l’échantillon.
De toute façon, l’APA a pu aussi écouter la communication d’un psychologue de New York, Ariel Shidlo, qui est parvenu à des conclusions diamétralement opposées à celles du Dr Spitzer.M. Shidlo a étudié le cas de 215 homosexuels, hommes et femmes, qui ont été interrogés pendant quatre-vingt-dix minutes sur une période de cinq ans, de 1995 à 2000. Dans leur majorité, les personnes de ce groupe ont déclaré qu’elles avaient essayé de modifier leur comportement sexuel sans y parvenir. Beaucoup des personnes interrogées ont ajouté que les efforts qu’elles ont déployés pour devenir hétérosexuelles leur ont été nocifs.

APA. Avril 2001...

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