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Mars
2012 |
Sexologos n°
#02
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Hommage et souvenirs
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À Marc,
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Chers amis, comme vous le savez, Marc Ganem nous a quitté au
mois de juin dernier. Une disparition bien prématurée pour celui
qui, à 61 ans, avait encore tellement de projets dans la tête et
dans le cœur. Vous connaissez Marc Ganem le gynécologue
accoucheur et sexologue réputé. Le médecin passionné par son
métier qui a tant fait pour que ces disciplines puissent
rayonner à travers le monde comme elles le méritent.
Laissez-moi rapidement vous parler de l’homme que j’ai aimé et
qui a partagé ma vie durant 20 ans. Une simple anecdote résume à
mes yeux la passion dont a toujours été nourrit Marc, dans son
métier comme dans sa vie privée. Nous nous sommes rencontrés en
1981. Un véritable coup de foudre qui s’est concrétisé par un
mariage six mois plus tard. Marc était déjà un homme connu et
reconnu par ses pairs, entouré de nombreux amis et d’une famille
aimante. Pourtant, il a toujours su se montrer disponible pour
ceux qu’il avait choisis pour être ses proches. J’ai compris ça
le soir même de notre mariage, lorsqu’à minuit il décide de «se
sauver» avec moi en plein milieu de la fête. Ça c’était Marc.
Toujours imprévisible, troublant, étonnant, fougueux et
charmant. Je savais qu’en l’épousant, j’épousais aussi un homme
passionné par la médecine. Notre voyage de noce s’est déroulé
durant un congrès mondial wde sexologie en Israël ! Comme vous
le voyez, déjà l’amour de son métier et celui de sa famille
étaient intimement mêlés. Pour autant, et malgré ses nombreuses
activités professionnelles qu’il n’a cessé d’accumuler tout au
long de sa riche carrière, il ne s’est pas passé un seul jour où
il a oublié de me dire : «je t’aime».
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A côté de son métier, Marc nourrissait une passion folle pour
ces deux filles à qui il donnait tout : son temps, son amour,
sa présence... Marc était un homme érudit que tout passionnait :
la littérature, la musique classique, la politique. Il ne
perdait pas une seconde de vie pour apprendre et transmette aux
autres.
Toujours il affirmait ne pas avoir peur de la mort même s’il
redoutait de ne pas avoir assez de temps dans toute son
existence pour accomplir tout ce qu’il souhaitait.
C’est cet appétit pour la vie qu’il m’a fait partager durant
toutes ces années de vie commune. Et au premier chef, son amour
pour la sexologie à laquelle il s’est dévoué corps et âme. Pour
toujours mieux partager et comprendre cette discipline qui lui
était chère, j’ai moi-même suivi une formation de sexologie
après mes études de gestion et de psychologie.
Peut-être une manière pour moi d’être encore plus proche de lui…
J’étais ainsi à ses côtés lorsqu’il a accédé à la présidence de
la SFSC, puis à celle du Congrès Mondial de sexologie où encore
à la présidence de l’Association mondiale de sexologie (WAS).
Autant de titres honorifiques qui prouvent, qu’aux yeux de ses
pairs, Marc Ganem était un très grand professionnel de la
sexologie. Nous pouvons tous, aujourd’hui, être fier de son
œuvre et tout particulièrement de son dernier bébé : la chaire
de sexologie à l’Unesco qu’il a contribué à fonder après 7 ans
de combat acharné à la tête de la fédération de santé sexuelle.
Travaillant sans jamais se décourager Marc a ainsi rencontré
George Haddad (donne son titre à l’UNESCO) qui a été convaincu
par son enthousiasme. Dans ce long combat pour faire reconnaître
la sexologie au sein des Nations Unies, Marc a pu compter sur
l’aide de Thierry Troussier et d’Alain Giami qui reprennent
aujourd’hui le flambeau qu’il a su porter si haut.
C’est vrai que Marc poussait parfois des coups de gueule et
qu’il ne s’est jamais départit du caractère bien trempé que vous
lui connaissez tous. Mais, moi qui le connaissait mieux que
quiconque, je peux vous assurer qu’il y avait une générosité
chez Marc que l’on ne trouve que chez peu d’êtres humains.
La chaire de l’UNESCO que laisse en héritage Marc Ganem est le
dernier cadeau qu’il laisse à ses enfants et à tous ceux qui
chérissent un rêve dans leur cœur. Son message, une fois ce
titanesque chantier aboutit, est celui de l’espoir. Marc aimait
dire à ceux qui doutent face à l’adversité : «regardez devant
vous, battez-vous, avancez toujours et ne vous retournez pas. Et
si des personnes veulent vous barrer la route, que cela vous
donne encore plus de force pour continuer et achever votre
destinée».
Marc nous manque et nous manquera toute notre vie. Que son
héritage et le fruit de son travail puisse nous guider et nous
aider à nous hisser à sa hauteur d’âme.
Adieu Marc
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Marie Chantal Ganem,
réalisatrice de la revue Sexologos depuis sa création. |
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