In memoriam #02 Laurent Carlotti

Laurent Carlotti

Chers amis,

C’est avec une grande tristesse que je rends hommage à Laurent qui a fait le choix de quitter brutalement une vie où il ne trouvait plus sa place. Laurent avait rejoint la SFSC au sein de laquelle il avait été l’élément majeur du développement de la formation continue.
J’appréciais ses connaissances sur ce sujet qu’il partageait sans compter et sa formidable capacité de travail. La FMC n’avait pas beaucoup de secrets pour lui et je dois dire, qu’à son
contact, j’ai beaucoup appris sur ce sujet. Nous avions passé des heures sur « skype » à discuter, monter des programmes, organiser des formations, rêver l’avenir de la sexologie, d’une sexologie que nous imaginions unifiée, ambitieuse, scientifique, créatrice… Et en fond d’écran, je voyais défiler parfois, à travers la webcam, l’un de ses enfants ou Nathalie son épouse, renforçant cette atmosphère chaleureuse qui nous construisait une complicité amicale. Laurent avait finalement fini par me rejoindre en tant que secrétaire général de la SFSC pour m’aider dans mes tâches, pour continuer ensemble l’action que nous avions entreprise sur la formation et faire valoir ses idées sur les moyens que nous imaginions pour faire reconnaître la Santé Sexuelle en France.
Si nous avions réalisé en 2008 la toute première EPP (Evaluation des pratiques professionnelles) en sexologie sur le net, fait de la SFSC la première association de sexologie agréée pour la formation continue, réalisés de nombreuses formations FAF et OGC, c’était avant tout parce que nous étions persuadés de l’importance de la formation. Il ne s’agissait pas seulement de former des praticiens à la prise en charge des troubles sexuels, mais aussi et surtout parce qu’il nous semblait que seule une formation construite sur des critères scientifiques validés et reconnus pouvait permettre de légitimer auprès des instances la place de la Sexologie en France.
Au-delà du travail réalisé sur la formation, il avait été l’un des principaux éléments à l’origine de la création des organismes nécessaires pour donner à la sexologie les moyens d’une représentation auprès des structures gouvernantes dont le Conseil National de Bonnes Pratiques en Sexologie.
Il avait quitté le bureau de la SFSC peu de temps après que j’eus moi-même laissé mon poste pour des raisons personnelles et son décès fut un écho douloureux.
Nos échanges professionnels m’avaient permis d’apprécier, au-delà d’un esprit tourmenté, sa gentillesse, la sincérité et la force de ses engagements, la finesse de son esprit, la pertinence de ses analyses lorsque nous parlions de clinique et son extrême sensibilité, ce qui avait fait de lui un ami. Pardon Laurent pour n’avoir pas su être présent autant qu’il aurait fallu.
Repose en paix.

Arnaud SEVENE.