Sexologos reparaît après plusieurs
trimestres de silence. Beaucoup d’événements ont marqué cette période,
qui expliquent l’éclipse de notre revue.
Certains étaient prévus. Le retrait de
l’ancien bureau qui avait su maintenir la SFSC et l’engager dans de
nouvelles perspectives, qui avait fondé SEXOLOGOS à la disparition des
Cahiers de Sexologie Clinique et avait contribué à la création de la
Fédération Française de Sexologie et de Santé Sexuelle était programmé
de longue date. Son renouvellement devait se faire sous le signe de la
continuité grâce à la composition de l’équipe actuelle décidée à en
faire vivre l’esprit et les valeurs avec pendant la période de
transition la présence attentive et l’appui amical de l’équipe
précédente.
Le sort en a décidé autrement. La mort
brutale de notre ami Marc Ganem a provoqué un profond désarroi dans nos
cœurs, mais a bouleversé en même temps de manière impromptue le passage
des responsabilités. Dans beaucoup de domaines des changements et des
solutions ont dû être rapidement improvisés. Il semble que le plus
difficile soit derrière nous et la réunion de l’A.G. et du C.A. du 21
janvier 2012 ont donné à la SFSC la possibilité d’envisager sereinement
son avenir, en particulier au sein de la FFSSS.
Marc qui en fut pendant des années avec Pierre Costa, son actuel
Président, l’artisan convaincu a toujours veillé à défendre les
positions et la spécificité de la SFSC vis-à-vis de nos amis de l’AIHUS
et là encore nous entendons être fidèle à son action. Depuis plusieurs
années Marc avait œuvré avec son enthousiasme habituel à la création à
l’UNESCO de la Chaire de Santé Sexuelle et des Droits Humains. A la
suite de sa disparition, le Dr Thierry Troussier a été désigné par
l’UNESCO comme responsable de la Chaire. C’est donc avec lui désormais
que la SFSC collabore afin que la Chaire assure sa mission. Les
précisions qu’il nous a apportées récemment ont permis de lever les
réserves de quelques uns et de souscrire à un partenariat satisfaisant
pour chaque partie.
Sexologos est devenu l’organe de la FFSSS
et devrait le rester. Ce n’est que devant l’urgence que je me suis
chargé de la composition de ce numéro. J’espère pouvoir partager
désormais avec Marie Hélène Colson la responsabilité de sa publication.
C’est un numéro résolument tourné vers l’avenir, mais qui se souvient du
passé, de ces hommes qui les premiers ont osé parler de sexologie en
France. Ludwig Fineltain qui fut un de ces pionniers l’évoque dans ces
colonnes avec son humour habituel en nous parlant de l’Académie des
Sciences Sexologiques.
Pour sa part, la SFSC entend rester fidèle à la mission d’enseignement
qu’elle s’était fixée depuis sa fondation, première en date des Sociétés
savantes de sexologie en France. Les temps ont changé et la création du
D.I.U. a marqué – enfin – la reconnaissance de la sexologie par
l’Université. Mais la pratique de la médecine sexuelle et de la
sexologie est complexe et les nouveaux diplômés expriment souvent le
besoin de continuer à se former. Par ailleurs, et c’est le thème des
Assises de 2011 et 2012, la médecine sexuelle est continuellement
confrontée aux autres spécialités médicales, il apparaît donc nécessaire
que les spécialistes mais surtout les généralistes qui sont en première
ligne puissent acquérir des notions de base dans ce domaine afin de
pouvoir l’aborder avec leurs patient(e)s. C’est la raison pour laquelle
la SFSC a réalisé un travail considérable et innovant pour mettre en
place à Paris et en province des journées de Formation continue en
sexologie et des journées de Développement Professionnel Continu dans le
cadre de l’O.G.C. avec un succès constant qui nous encourage à
persévérer et progresser dans cette voie.
L’année 2011 a été pour nous et pour la sexologie en général endeuillée
par plusieurs disparitions que nous déplorons dans ce numéro, celle de
Marc, mais aussi celle tragique de Laurent Carlotti, celle de Pierre
Dalens, sans oublier au Québec celle de Jean Yves Desjardins. Cette
année cruelle appartient déjà au passé et sans l’oublier, nous vous
souhaitons pour toutes et tous ainsi que pour la sexologie en France et
dans le monde une excellente année 2012.
|