ÉDITORIAL
Sexologie,
une histoire en mouvement |
La sexologie est une discipline neuve. Elle s’est progressivement
affirmée depuis une trentaine d’années, en réponse à de nouveaux
besoins, à de nouvelles aspirations des individus et des couples.
Portée par la libéralisation de la parole et la médiatisation de la
sexualité, elle s’est renforcée avec l’avènement des aspirations au
bonheur et au plaisir, de toute une génération de baby-boomers.
Une demande nouvelle, soutenue par des ressources nouvelles elles aussi,
avec la commercialisation de molécules novatrices, au secours des
défaillances sexuelles principalement masculines.
Venue de Californie, la sexologie française a peu à peu mérité ses
lettres de noblesse, en se construisant, en s’identifiant comme une
discipline à part entière, portée par différents courants de pensée et
par les systèmes thérapeutiques qui l’ont fondée.
Avec le temps, en France, la sexologie s’est progressivement affirmée
comme un territoire croisé, riche de sa transversalité, de ses
différences, entre médecins ou pas, universitaires ou pas. Un carrefour
de réflexion et d’action thérapeutique original et efficace.
Le bilan de notre action au sein de nos sociétés savantes est
particulièrement positif. Ensemble, nous avons affirmé notre expérience,
notre professionnalisme, et notre identité.
Ensemble nous avons progressé pas à pas dans la reconnaissance de la
validité scientifique et de l’importance thérapeutique de notre
profession. Nous avons conçu, mis en œuvre et donné une dimension
nationale à l’enseignement universitaire de la sexologie.
Nous avons créé
Sexologies,
la revue scientifique, indexée, des Sexologues français et européens.
Nous avons publié, puis actualisé des recommandations de prise en charge
thérapeutique de la dysfonction érectile destinées aux médecins non
sexologues, et nous allons continuer dans cette voie pédagogique.
Nous avons structuré et commencé à mettre en œuvre la formation continue
envers les médecins et les non médecins.
Aujourd’hui, après un long chemin, nous célébrons enfin l’avènement de
la FF3S, Fédération française de sexologie et de santé sexuelle. L’union
de nos forces vives, celles de la SFSC et de l’AIHUS, va nous permettre
d’accéder à une étape essentielle de notre développement. Il nous faut
aujourd’hui privilégier la reconnaissance accrue de notre profession
auprès des instances universitaires et de santé. Nous ne pourrons pas
continuer à nous renforcer sans une participation plus active aux grands
débats qui mobilisent aujourd’hui notre société. L’objectif de la
FF3S
est de nous permettre de disposer d’un espace privilégié de
représentation pour notre profession. La FF3S doit être le fer de lance
des actions communes à mener en direction de la défense des intérêts des
sexologues, conjointement au SNMS. Elle doit nous permettre de devenir
l’interlocuteur de référence et le partenaire privilégié des grandes
instances et des medias. Nous devons intervenir activement, et à un
niveau national, dans les grands débats d’aujourd’hui impliquant la
sexualité : violences conjugales, criminalité sexuelle, harcèlement
sexuel, sexualité sur internet et pornographie, grandes actions de
prévention envers l’enfance et l’adolescence, contraception, éducation
sexuelle, éducation thérapeutique, procréation médicalement assistée,
MST et Sida, etc.
Nous nous devons d’apporter notre expertise aux grands débats d’idées,
actuellement laissés à la seule discrétion des medias, qui généralisent
des normes anarchiques, édictées sans validité ni scientifique, ni
éthique, ni morale, vides de cohérence interne.
Aux besoins sociétaux d’aujourd’hui, à ces nouvelles urgences, nous
devons opposer de nouvelles ressources. La FF3S est l’outil qui va nous
permettre de continuer à nous développer autrement, dans une société au
paysage profondément remodelé. La FF3S n’a pas vocation à se substituer
aux sociétés savantes qui la constituent. L’AIHUS et la SFSC
restent les garants du contenu scientifique, moral, éthique, de la
sexologie française. Il nous reste encore à structurer une véritable
théorie scientifique autour d’une clinique encore en pleine définition,
à continuer à valider nos systèmes thérapeutiques par un renforcement de
nos publications.
Cela reste le rôle de nos sociétés savantes et de leurs commissions de
recherche.
Pierre Costa est le Président de notre fédération et Marc Ganem en est
le Vice Président. Tous deux ont mandat pour nous représenter, à la fois
auprès des grandes instances et auprès de l’industrie pharmaceutique.
Leur action, soutenue par la force unie de nos deux sociétés savantes,
sera décisive.
Le site internet de la FF3S, principalement tourné vers le grand public,
est destiné à devenir l’un des grands moyens de diffusion de notre
compétence professionnelle, de notre validité scientifique, et de notre
éthique. Il servira d’outil d’éducation thérapeutique envers le grand
public, mais aussi de moyen de formation pour les professionnels de
santé souhaitant s’initier ou se perfectionner à la sexologie et/ou à la
médecine sexuelle, par des modules de e-learning. Il servira aussi de
lien entre nos membres et aux étudiants de nos enseignements grâce à des
espaces et des forums dédiés. Nous comptons sur vous tous pour y
participer activement et le faire vivre. Chacun d’entre nous peut y
contribuer et je demande à nouveau à tous ceux qui souhaitent s’y
impliquer plus activement de se rapprocher de moi. Nous comptons sur
vous tous pour y participer activement et le faire vivre. Chacun d’entre
nous peut y contribuer et je demande à nouveau à tous ceux qui
souhaitent s’y impliquer plus activement de se rapprocher de moi. Nous
avons aujourd’hui, l’occasion d’écrire une nouvelle page d’histoire de
la sexologie française grâce à la FF3S.
C’est elle qui nous permettra de continuer à nous développer, tous
ensemble, en disposant de moyens d’action plus puissants et plus
efficaces. Nous pourrons ainsi nous préparer à relever les défis
toujours plus difficiles d’une société en pleine redéfinition.
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