ÉDITORIAL
COMPÉTENTS... |
Une
présidence d’honneur est forcément un moment inoubliable...
Naturellement j’ai été très touchée et très honorée de cette attention
qui m’a ramenée trente cinq ans en arrière et m’a fait revisiter des
moments d’enthousiasme dans l’emballement des connaissances nouvelles et
la fréquentation d’intelligences passionnées, comme des moments de doute
ou de tristesse dans la découverte «d’affaires» dont la sexologie
française aurait tant voulu se passer.
J’associerai à mon bonheur d’appartenir à notre discipline, le plaisir
de l’avoir enseignée, en particulier aux étudiants si motivés de la
dernière promotion de la SFSC, avant que le DIU ne soit la référence
obligatoire, et le plaisir de l’avoir partagée en toute
interdisciplinarité depuis plus de quinze ans avec mes amis de
l’Institut de Sexologie de l’Ouest (ISO) dont la constance dans les
«carabinades» et la motivation pour des réunions sexo-oenologico-gastronomiques
est la preuve que la sexologie peut vraiment appartenir au monde médical
et être fédérative.
Présider c’est aussi espérer pendant un an que le programme tiendra ses
promesses et que les intervenants sauront faire intelligemment partager
leur expertise.
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… plus nous serons compétents,
mieux nous pourrons faire
comprendre la complexité de notre
travail, moins nous aurons besoin
d’être médiatiques pour être
crédibles… |
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Il y eut pendant ces troisièmes Assises de très bons moments interactifs
mais surtout il me semble que la plupart des experts ont été questionnés
là où ils sont au summum de leurs connaissances.
Les participants ont ainsi été extrêmement nombreux à venir me dire
spontanément combien ils avaient apprécié la progression en qualité de
ce congrès 2010. Le grand moment de la conférence d’Edgar Morin, par le
délié de sa pensée et de son argumentaire, la qualité d’écoute de la
salle, la standing ovation qui l’a conclue, restera évidemment un des
faits marquants de ces Assises de Reims ; nous avons eu de la chance!
C’est important de donner envie de se former aux plus jeunes et envie de
parfaire ses connaissances aux professionnels installés. La discipline
qui est devenue fréquentable le doit à la génération qui bientôt se
retirera, mais elle le doit aussi au travail de recherche et de
transmission des connaissances auquel elle s’astreint.
Il reste beaucoup à faire pour que le monde médical néanmoins accepte
d’intégrer la demande légitime des patients pour une réelle santé
sexuelle ; on voit bien que c’est dans cette direction qu’il faut
travailler maintenant: il faut continuer à se former spécifiquement en
sexologie, chacun, médecins ou non-médecins, selon nos besoins: plus
nous serons compétents, mieux nous pourrons faire comprendre la
complexité de notre travail, moins nous aurons besoin d’être médiatiques
pour être crédibles car nous aurons une vraie place dans la communauté
des soignants. Cela suppose exigence et rigueur, cela suppose que
certains qui ont tendance à tout simplifier pour masquer leur
incompétence ou leur paresse ne soient plus les seuls à parler. Nous
sommes responsables de notre avenir et il faut mobiliser pour ce faire
créativité et constance.
J’ai rappelé les qualités que notre ami Gérard Vallès, dans son discours
d’ouverture du congrès mondial de Paris en 2001, exigeait du sexologue:
le courage, la neutralité, l’humilité, la compétence technique, la
bienveillance, l’honnêteté et en prime, un solide sens de l’humour!
Mélanger, agiter, et faire bon usage d’une potion qui pourrait se
révéler un élixir de longue vie si nous veillons à la qualité de son
«assemblage».
La Fédération, longuement mûrie, a reçu son bon de baptême,
réjouissons-nous et célébrons cet avènement: mille bulles pour mille ans
de partage…
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Docteur Nicole Arnaud-Beauchamps
Vice-Présidente de la Société
Française de Sexologie Clinique. |
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