EN BREF

HPV ET PATHOLOGIES UROGENITALES,
VACCINER LES HOMMES ?

 

 On évoque beaucoup moins souvent le rôle de certains types viraux dans les pathologies urologiques masculines que dans le cancer du col utérin. Pourtant, les hommes sont des porteurs d’infections à papillomavirus humain (HPV) et représentent un maillon important de leur transmission.

Environ 40 types de HPV ont un tropisme muqueux et sont transmissibles par voie sexuelle, et 60 ont un tropisme uniquement cutané. La prévalence globale du HPV dans la population masculine n’est pas négligeable : 19,9 % d’après une étude italienne menée chez des hommes âgés en moyenne de 31,3 ans, symptomatiques (douleurs, symptômes urinaires et/ou sexuels).
Il s’agissait d’un type 16 et/ou 18 dans 67,3 % des cas ; 11,3 % étaient positifs pour au moins deux types de HPV. Parallèlement, les auteurs de l’étude ont observé une augmentation des cas annuels d’infections à HPV dans la population étudiée, de 15 % en 2005 à plus 30 % en 2008.

Les HPV sont impliqués dans la genèse des cancers du pénis, rappelle le Pr Riccardo Bartoletti. Aux Etats-Unis, où les infections anogénitales à HPV sont les infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes, des HPV oncogènes sont détectés dans 80 % des nouveaux cas de cancer péniens. On sait également que ces virus augmentent le risque de cancers de la vulve et du vagin, et celui des cancers anaux et oropharyngés chez les sujets des deux sexes. En revanche, les données actuelles de la littérature concernant les cancers de la vessie sont contradictoires. La présence d’ADN viral ayant été démontrée chez les hommes atteints de prostatite ou de cancer vésical, le HPV pourrait néanmoins jouer un rôle dans leur genèse.
 

La vaccination de la population masculine contre le HPV pourrait
réduire la transmission du virus aux femmes.
D’après la communication du Pr Riccardo Bartoletti, Florence - Italie
24e Congrès de l’European Assocation of Urology – Stockholm, 17-
21 mars 2009.

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