EN BREF

 

SUIVI DES DÉLINQUANTS SEXUELS.
LES ANTIANDROGÈNES VONT ÊTRE ENFIN ÉVALUÉS.


Dans le cadre de la peine de suivi médico-social appliquée aux délinquants sexuels, une étude Inserm va être lancée au début de 2005 auprès de 48 volontaires pour évaluer et comparer les actions, sur vingt-quatre mois, de la cyprotérone et de la leuproréline.
Ces deux molécules devraient quitter le stade expérimental, dans cette indication, pour bénéficier enfin d’une AMM en bonne et due forme.
Au début 2005, 48 patients volontaires, tous déjà condamnés, mais actuellement en liberté, et qui n’ont pas pu être pris en charge avec efficacité par des approches psychothérapeutiques, vont être soumis pendant vingt-quatre mois à des traitements avec deux produits bien connus, la cyprotérone * et la leuproréline **.
L’acétate de cyprotérone possède une double action d’inhibition des effets de la testostérone au niveau périphérique et de réduction de sa production. Selon la conférence de consensus sur la prise en charge des auteurs d’agressions sexuelles (9 novembre 2001), l’objectif de réduction du comportement sexuel paraphile, qui intervient en un à deux mois, est très significatif dans la plupart des études (environ 80%). Et ces effets sont réversibles à l’arrêt du traitement.
De même, les analogues de la Gona-dotrophin Releasing Hormone (GnRH) (leuproréline) induisent une inhibition réversible de la sécrétion gonadique de testostérone qui est observée quant à elle en une dizaine de jours.
Ces deux molécules semblent, selon la littérature disponible, exercer une efficacité comparable sur les comportements sexuels déviants.
L’étude de l’Inserm va donc permettre de mieux documenter cette information pour en étendre la prescription, avec deux objectifs : «L’objectif fondamental, comme le soulignait le Ccne, de la protection de l’enfance, et, en second lieu, celui d’offrir de meilleures perspectives de réinsertion au délinquant lui-même».

*Androcur, indiqué dans le traitement du cancer de la prostate et les hirsutismes féminins majeurs d’origine non tumorale lorsqu’ils retentissent gravement sur la vie psychoaffective et sociale.
** Enantone et Lucrin, indiqués dans le traitement du cancer de la prostate avec métastase et, pour le premier, dans le traitement de certaines endométrioses et de la puberté précoce centrale avérée..

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