EN BREF

 

MALADIES PROSTATIQUES ET SEXUALITÉ.


Qu’il s’agisse d’hypertrophie bénigne ou de cancer, les pathologies prostatiques et leurs traitements interagissent de façon complexe avec la sexualité.
La prostate est un organe sexuel secondaire longtemps négligé, dont le rôle a fait l’objet de nombreuses publications récentes.
Le rapport de l’Association française d’Urologie en 1993, réalisé par Albert Leriche, sur l’adénome de prostate avait montré dans une enquête à propos de 631 patients opérés, que moins de la moitié d’entre eux gardaient une activité sexuelle normale un an après l’intervention, mais que, parmi ceux qui n’avaient pas de rapport avant la chirurgie, 10 % environ retrouvaient une sexualité satisfaisante après celle-ci. Cela illustre d’emblée la complexité des liens unissant hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) et sa chirurgie, à la sexualité. Cette amélioration de la qualité des rapports est en particulier significative chez les sujets de 65 à 69 ans. Une récente étude (Multinational Survey of Aging Male) réalisée dans 7 pays d’Europe a montré que si l’âge retentissait sur la sexualité, on pouvait également noter une corrélation entre le score d’IPSS (International Prostate Score Symptom) et le nombre de rapports sexuels par mois. En particulier, lorsque les troubles mictionnels sont sévères, on observe une diminution des indices de satisfaction. A l’inverse, cette étude, non encore publiée, a pu montrer une amélioration de l’ensemble des scores, tant mictionnel que sexuel, lorsque les patients étaient traités pour leur hypertrophie bénigne de prostate. Mais l’adénome ne semble pas être la seule cause expliquant la baisse de la sexualité dans cette tranche de population, puisqu’un travail a montré que le traitement de la constipation améliorait aussi la qualité de la vie sexuelle, probablement par le biais d’une amélioration de l’état général.
Les maladies prostatiques, et surtout leurs traitements, sont souvent responsables d’une altération de la qualité de vie sexuelle des patients qui s’en inquiètent légitimement.
Toutefois, il s’agit d’une population qui peut présenter une dysfonction érectile indépendamment de toute pathologie prostatique et pour laquelle il est possible, dans l’immense majorité des cas, de suppléer une fonction défaillante.

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