Vécu par les hommes comme une catastrophe, le trouble de l’érection est considéré par une majorité de femmes (95%)
comme un événement banal et naturel qui fait partie de la vie. L’enquête de l’Institut Louis Harris, réalisée pour
les Laboratoires Pfizer, confirme que le trouble est fréquent (1 femme sur
4 a vécu cette expérience). Sa médicalisation est envisagée dans les cas ressentis comme graves.
D’après les données de la littérature, 1 homme sur 5 avoue avoir présenté ce type de trouble. Si les femmes parlent
plus volontiers que les hommes, le sujet reste intime : le taux de refus (18%) est le double de celui observé
habituellement et a été obtenu après une formation préalable des enquêtrices.
Les femmes banalisent l’événement : la panne fait partie de la vie sexuelle de tout homme pour 98% de celles qui y
ont été confrontées et 94% de celles qui n’y ont jamais été confrontées (NC). Elles l’attribuent à un surmenage ou à
un excès d’émotivité. Leur attitude au moment de la panne est de rassurer (92%), de stimuler (78%) ou d’inciter le
partenaire à continuer autrement.
Ce qui rend la situation difficile, c’est le malaise du partenaire et le fait qu’il se sente déstabilisé (44%).
Cependant, elles restent satisfaites de leur sexualité (80%), même si la pénétration gagne en importance (29% contre
16% des NC).
Ainsi, face à une panne de l’érection, l’attitude de la femme entre en résonance avec celle de l’homme : elle
souffrira d’autant plus (26%), et beaucoup plus tôt (l’événement est considéré comme grave à partir de 5 pannes) que
le partenaire se replie sur lui-même et coupe la relation avec elle. Sauf chez la femme jeune (20-24 ans) qui souffre
et s’irrite de la situation.
La médicalisation n’est envisagée qu’en cas d’échec de la relation de couple ou d’échecs répétés.
La prise en charge, globale, doit s’inscrire dans un projet de couple. Il s’agit de rompre le cercle vicieux : le
médicament agit alors comme « un détonateur de comportement qui permet de libérer la parole ». L’érection qu’il
autorise apaise l’angoisse : le projet sexuel redevient un projet amoureux.
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