EN BREF

 

Efficacité de l’administration par voie transdermique de testostérone en cas de troubles de la sexualité après ovariectomie.


Avant la ménopause, les ovaires produisent environ la moitié de la testostérone circulante, avec un taux de production de 300 mcg par jour.
Après ovariectomie bilatérale, les taux de testostérone et d’estratiol chutent, respectivement d’approximativement 50 à 80 %. La substitution oestrogénique est habituellement préconisée assurant une prévention des maladies osseuses, voire cardiovasculaires, tout en restaurant un certain confort de vie. Malgré tout, de nombreuses femmes se plaignent d’une diminution de la libido, de l’activité et du plaisir sexuels ainsi que d’une altération de l’état de bien-être général. 
Certaines études mettent en avant l’effet nettement positif sur ces symptômes de l’administration de testostérone. Cependant, leur méthodologie reste très critiquable et les doses de testostérone administrées, supra-physiologiques, à l’origine d’effets secondaires notables.
Ainsi, 75 femmes ont été enrôlées dans un protocole d’étude où elles recevaient en double aveugle successivement sur des périodes de 12 semaines, un traitement par patch de placebo ou de testostérone. Les dispositifs transdermiques, changés 2 fois par semaine, contenaient soit un placebo soit de la testostérone aux doses de 150 mcg/j ou 300 mcg/j.
Le score d’évaluation de la fonction sexuelle augmentait dans toutes les périodes de l’étude (y compris sous placebo) mais seule la dose de 300 mcg/j montrait une différence significative. Ainsi tous les aspects de la sexualité (désir, fantasme, masturbation, orgasme, plaisir, fréquence …) évoluaient favorablement en cours de traitement avec une relation dose dépendante. De même, l’index de bien-être psychologique et l’humeur subissaient une influence positive sous traitement. Une analyse en fonction de l’âge montrait que les femmes âgées de moins de 48 ans répondaient très favorablement et de façon équivalente que ce soit sous placebo ou testostérone, alors que celles de plus de 48 ans réagissaient moins nettement sous placebo mais de façon significative pour la plus forte dose. Les signes cliniques d’hyperandrogénie, quant à eux, n’apparaissaient pas modifiés quelle que fût la période thérapeutique.

N° 50 – 15 février 2001 – La Revue du Praticien Gynécologie et Obstétrique. .

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