Il ne sert à rien de diffuser une information sur les méthodes contraceptives si, dans le même temps, on fait l’autruche « comme en prison, ou le postulat de base est qu’il n’y a pas de sexualité derrière les barreaux ». C’est là que le bât blesse, dénonce le Planning. Si on ne reconnaît pas la sexualité des adolescents, voire des pré-ados, ou encore celle des détenus, comment développer une contraception adaptée à chacune et à chacun ?
A ce jour, la France, pays européen où les femmes en âge de procréer utilisent le plus la contraception (70 %), subit, en matière de maîtrise de la fécondité, un nombre élevé d’échecs, principalement chez les très jeunes et les personnes appartenant à des milieux sociaux modestes. En janvier 2001, trois femmes sur cinq sollicitant une IVG ignoraient la contraception d’urgence. Quant aux mineures, elles sont environ 6 000 à avorter chaque année et 2 500 à accoucher trop fréquemment par ignorance.
En ce qui concerne les moins de 18 ans et surtout les plus jeunes encore, l’INSERM est en phase avec le Planning, « Il faut reconnaître (leur) sexualité pour mieux les informer », disent les enquêteurs, qui préconisent une information contraceptive, sur les lieux de vie, y compris à l’école, traitant « simultanément du VIH, des MST, de l’IVG et de violences psychologiques, physiques ou sexuelles », mais intégrant aussi « la dimension affective et relationnelle de la sexualité, qui reste avant tout source de plaisir dès lors que les partenaires sont consentants ». En somme, la contraception, c’est prendre du plaisir. Ce pourrait être là le slogan de la future campagne.
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