Le plus souvent, l'activité sexuelle est compatible avec l'existence d'une pathologie cardio-vasculaire. En cas de dysfonction érectile, fréquente chez ce type de malades, la prescription de
sildénafil est tout à fait possible, après examen médical bien conduit et à condition que le patient ne reçoive pas de dérivés nitrés. Cette année, la conférence de Princeton a défini trois groupes de patients en fonction de leur risque cardiaque, corrélé aux conditions
d'autorisation d'une activité sexuelle. Les patients à risque cardiaque faible n'ont pas besoin d'une évaluation
cardiologique supplémentaire ou d'un traitement particulier. Ceux qui ont un risque modéré (ou indéterminé) nécessitent un complément d'investigation.
Enfin, chez ceux qui ont un risque cardiaque élevé, la prise en charge cardiaque est prioritaire. L'activité sexuelle n'est alors autorisée
qu'une fois les conditions cardiologiques stabilisées. Le sildénafil est bien toléré chez les patients qui reçoivent un
traitement antihypertenseur ainsi que chez les patients atteints d'une maladie coronaire, avant
angioplastie. “Les facteurs favorisant les dysfonctions érectiles et les troubles cardio-vasculaires sont les mêmes”, rappelle le Dr Giuliano (CHU du Kremlin-Bicêtre). L'évaluation
clinique d'une dysfonction érectile doit être faite par un médecin. A l'interrogatoire, il recherchera des antécédents
psychologiques, sexuels et médicaux, dont les facteurs de risque cardio-vasculaire, le diabète, l'HTA, une athérosclérose. Les seuls examens complémentaires
recommandés sont la glycémie à jeun ou l'hémoglobine glycosylée et le bilan
lipidique. A l'issue de ce bilan, le médecin autorisera le plus souvent l'activité sexuelle et, au besoin, prescrira du sildénafil, en tenant compte de la classification du risque cardiaque, sauf,
encore une fois, chez un patient qui reçoit des dérivés nitrés.
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