Développé par les Laboratoires Abbot (Uprima*) et Takeda (Ixense*), le chlorhydrate d'apomorphine est un traitement oral de la dysfonction érectile qui agit au niveau central sur la commande de
l'érection. Testé sur plus de 3 500 patients inclus dans vingt-trois essais cliniques, il est efficace chez 75% des patients vingt minutes
après une administration par voie sublinguale. Le dossier est approuvé par les instances européennes. L'apomorphine est un agent capable de
restaurer la fonction érectile en agissant sur le système nerveux central par le biais d'une action sur les récepteurs dopaminergiques. Bien
que l'apomorphine puisse être obtenue à partir de la morphine, d'où son nom, précise le Pr Bill Bowman (Royaume-Uni), ces deux molécules
sont chimiquement différentes. L'apomorphine n'a pratiquement pas d'action sur la douleur et elle n'est pas responsable de phénomène de
dépendance. L'apomorphine est un agoniste dopaminergique très actif sur les récepteurs D2, beaucoup moins sur les récepteurs D1 où son
action agoniste n'est que partielle. Des travaux récents ont montré qu'elle stimule l'action de la NOsynthase et, donc, la production de NO
dans les neurones paraventriculaires oxytocynergiques, neurones impliqués dans la
cascade d'évènements qui contrôlent l'érection. L'analyse des résultats des différentes études montre que
l'apomorphine par voie sublinguale est efficace dans les vingt minutes qui suivent son
administration chez plus de 75% des patients, y compris dans les différents sous-groupes de patients étudiés. Cette efficacité est associée
à une bonne tolérance ; 10% environ des patients se plaignent d'effets secondaires toujours bénins dont les plus fréquents sont les nausées,
notamment avec les posologies les plus élevées (4 mg, 5 mg et 6 mg). Au cours de ces essais, il n'y a eu aucun décès, aucun infarctus du
myocarde, aucun accident vasculaire cérébral imputable à l'apomorphine.
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