EN BREF

 

LA DYSÉRECTION TOUCHE 75% DES HOMMES STOMISÉS.



Près de 70% des patients stomisés jugent leur sexualité diminuée ou inexistante depuis leur intervention. C'est ce que révèle l'enquête nationale auprès de 250 patients stomisés et de leurs partenaires, présentée à Lyon le 8 avril 2000, à l'occasion du Congrès de la Fédération des stomisés de France. Trop peu de patients avaient été informés des conséquences de leur intervention en termes de sexualité. Malgré le respect de l'innervation parasympathique pelvienne, les troubles de l'érection après chirurgie pelvienne sont fréquents. Seule la conservation des deux nerfs autorise de bonnes chances de récupération. Si les résultats constatés semblent inférieurs à ceux espérés, c'est qu'il existe une période de neuropraxie post-chirurgicale. En effet, durant cette période, l'absence d'érections, en particulier nocturnes, entraîne une hypoxie chronique du tissu trabéculaire caverneux provoquant une diminution des capacités érectiles. Il est donc nécessaire de proposer une “rééducation” précoce de la fonction érectile par des injections intracaverneuses de prostaglandines. Les patients sont convoqués quatre à six semaines après l'intervention pour la première injection, et continuent ensuite eux-mêmes à raison de trois injections au maximum par semaine. Elles sont interrompues lors de la réapparition spontanées des érections. Si au bout de trois mois, ces dernières paraissent insuffisantes, le sildénafil peut être essayé à la dose de 50 ou 100 mg, si nécessaire. En raison de son coût, l'usage de cette molécule à titre préventif reste réduit. Toutefois, la proposition de son remboursement sélectif par le Comité consultatif national d'éthique, risque de changer les conditions de sa prescription. A ce manque d'information s'ajoute une sous-médicalisation puisque, chez l'homme notamment, 75% ont des problèmes de dysérection sans aucune prise en charge thérapeutique. Or, ils s'estiment bien informés, n'ont pas d'appréhension ni de problème d'argent. Les partenaires témoignent également d'une altération de leur activité sexuelle. Et si les uns comme les autres estiment à 90% que l'amour et l'entente affective n'en pâtissent pas, le Pr. Bérard s'étonne tout de même “qu'il existe une discordance entre la non-acceptation de la détérioration sexuelle et le peu de demandes de traitements”.


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