Nettement plus élevée que dans la population générale, la pré-valence des troubles de l'érection dans la population diabétique concernerait
(selon les études) de 30 à 50% de ces patients. La prise en charge de ces troubles, complètement modifiée par l'arrivée du sildénafil, ne
doit pas faire oublier de normaliser la glycémie, de prescrire si besoin un traitement hormonal et une prise en charge psycho-sexuelle. Mal
connue, la physiopathologie de la dysérection du diabétique est multifactorielle et les intrications psychosomatiques sont évidentes.
L'effet toxique direct de l'hyperglycémie, les facteurs vasculaires et neurologiques jouent un rôle important comme pour les autres
complications (rétinopathie, néphropathie, micro-angiopathie). Lorsqu'elle existe, la dysérection peut apparaître comme une complication
révélatrice d'un diabète méconnu (imposant la pratique d'une glycémie à jeun) et doit être considérée au même titre que les autres
complications en faisant l'objet d'une prise en charge spécifique. En pratique, l'attitude du service d'andrologie de l'Hôtel-Dieu est de
considérer que cette démarche thérapeutique doit toujours être progressive, tenant compte de l'ensemble des causes de dysérection. Le
premier objectif, en cas d'hyperglycémie importante, est de normaliser la glycémie avant d'envisager des traitements plus lourds et plus
coûteux. En cas d'hypoandrisme, un traite-ment hormonal substitutif est pro-posé pour une durée limitée, afin de relancer la libido et de
diminuer l'angoisse anticipatoire ; la prise en charge psycho-sexuelle sera proposée parallèlement si nécessaire. En l'absence de
déséquilibre du diabète et/ou d'hypoandrisme, surtout si la dysérection est psychogène ou neurogène, éventuellement après un test de
provocation de l'érection si une atteinte vasculaire ou du tissu caverneux est suspectée, le sildénafil pour-ra être prescrit d'emblée.
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