Septembre     2012

 

Sexologos   #  03

 

 
 
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DENI DE GROSSESSE

  Autour de leur expérience et de la revue de la littérature, on retrouve les modifications physiques et émotionnelles de la grossesse pendant laquelle les femmes doivent s’adapter à leur futur rôle de mère. Pour beaucoup de femmes cette période est pleine de craintes et de doutes.
Parfois les craintes sont si importantes qu’elles peuvent pousser la femme à ne pas accepter sa condition. N’acceptant pas la grossesse, la femme est incapable de s’attacher à l’enfant et de se préparer à l’accouchement et à la maternité.
Cette situation entraîne des risques pour la mère et le foetus : retentissement psychologique, absence de soins anténataux, risque d’accouchement précipité et d’infanticide..
  Incidence.
  Le risque serait de 0.21% à 20 semaines (1 sur 475 grossesses), plus élevé que le risque d’immunisation rhésus (1/1000) ou de rupture utérine (1/1500). Parfois la prise de conscience de la grossesse survient mais le risque de déni jusqu’à l’accouchement est de 1/2500 grossesses (identique à celui de l’éclampsie). Les femmes à risque sont sans caractéristiques très définies. La majorité d’entre elles étaient âgées de 20 à 30 ans, multipares, bien insérées socialement. Peu d’entre elles étaient déficientes mentales ou toxicomanes et peu présentaient des troubles de l’humeur ou une maladie psychiatrique. Il semble que des tensions ou des conflits psychologiques autour de la grossesse puissent entraîner un déni chez des femmes jusque-là saines psychologiquement.
Il n’apparaît donc pas de facteur de risque net. Si le diagnostic peut être fait pendant la grossesse une prise en charge psychiatrique (pharmacologique et psychothérapique) et obstétricale s’impose.
Si la plupart des accouchées après une grossesse non désirée vont avoir une attitude pleinement responsable avec leur enfant, certaines vont
être amenées à le maltraiter. Aussi devront-elles être toutes vues par un psychiatre pour évaluer leur motivation parentale et leur état mental.
Des questions éthiques et médico-légales peuvent apparaître en cas de nécessité d’une intervention obstétricale qui peuvent au mieux-être solutionnées par une équipe pluridisciplinaire agissant dans l’intérêt de la mère.
 
  Article de médecine basée sur les preuves (E.B.M en anglais) cosigné par 2 anesthésistes et un accoucheur écossais.

A. Jenkins et coll. Journal of the Royal Society of Medicine 2011 104: 286-296.
 

 

 

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