Mars    2012

 

Sexologos   #  02

 

 
 
Santé
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La pétition de l’ISSWSH

   
   
  L’ISSWSH (International society for the study of women’s sexual health) a publié une déclaration le 14 février 2011, lors de son congrès annuel, pour manifester son soutien à la recherche sur les dysfonctions sexuelles féminines.
Cette déclaration a été renouvelée sous la forme d’une pétition internationale au congrès de Jérusalem qui vient de se tenir du 19 au 22 février 2012.
Elle considère que les femmes qui souffrent de dysfonction sexuelle (près d’une femme sur trois) ne sont pas entendues et qu’il est nécessaire que des efforts soient faits à tous les niveaux pour que quelque chose change.

Le président, le docteur Alan Altman, a rappelé que le droit d’avoir une vie sexuelle heureuse n’était pas respecté pour les femmes qui souffrent de dysfonction et que cela affectait aussi la vie de leur partenaire.
La Société demande qu’il y ait dans le futur proche une volonté de développer la recherche thérapeutique dans le domaine de la sexualité féminine, comme cela se fait dans le domaine masculin depuis de nombreuses années.
La reconnaissance, le diagnostic et le traitement de ces problèmes de santé sexuelle exigent une collaboration entre les praticiens et le monde de la recherche car les troubles féminins sont une réalité indiscutable.

L’étiologie des troubles sexuels féminins est certes complexe : elle inclut des raisons biologiques de type neurologique, hormonal, vasculaire et anatomique, tout autant que des raisons psychologiques de type relationnel, socio-culturel, émotionnel ou cognitif.
Cet aspect de la médecine sexuelle est certainement plus récent que l’aspect masculin des troubles mais la recherche ne demande qu’à y être en constant développement.
La Société plaide pour une amélioration de la recherche sur les traitements biologiques tout autant qu’une meilleure approche de la compréhension de la partie psycho-affective de la sexualité féminine afin que sa prise en charge soit plus efficace et surtout plus novatrice. Les femmes qui souffrent doivent pouvoir recevoir une variété de traitements adaptés et la Société espère que les décideurs, dans le monde des laboratoires ou chez les politiques, voudront bien en tenir compte.

Il est à noter que cette déclaration a été faite et publiée après qu’une molécule pour le traitement des troubles du désir féminin, en expérimentation depuis cinq ans, se soit vue refuser sa mise sur le marché aux USA entraînant l’arrêt de son développement en Europe et dans le monde entier également.
Enfin la prochaine refonte du DSM oblige à une réflexion urgente sur la définition des différentes «pathologies» de la sexualité féminine.
 
 
  www.isswsh.org
Compte rendu
du Dr Nicole Arnaud-Beauchamps
 
 

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