Si la loi 
					du 9 juillet 2010 «relatives aux violences faites 
					spécifiquement aux femmes, aux violences au sein du couple 
					et aux incidences de ces dernières sur les enfants» a été 
					votée à l’unanimité avec le soutien du gouvernement et est 
					entrée en vigueur en octobre de la même année, le bilan est 
					globalement négatif pour l’instant. 
					Les violences à l’égard des femmes restent entretenues par 
					un système de discrimination qui conforte les femmes dans 
					une position subalterne. Toute discrimination ne mène pas 
					pour autant à la violence. 
					Cependant, parce qu’elle est souvent cachée, banalisée, 
					intégrée dans les normes et les pratiques du fonctionnement 
					social, la discrimination envers les femmes est un terreau 
					propice à des manifestations de violence. L’Assemblée 
					générale des Nations unies a défini cette violence en 1993 
					comme : «Tous actes de violence dirigés contre le sexe 
					féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un 
					préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou 
					psychologiques, y compris la menace de tels actes, la 
					contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce 
					soit dans la vie publique ou dans la vie privée». 
					Les différentes violences comportent : les violences au sein 
					du couple, les viols et agressions sexuelles, les 
					mutilations sexuelles féminines, le mariage force, la 
					polygamie, la prostitution, les violences au travail. Les 
					femmes ne sont pas les seules touchées et en 2007, les 
					rapports de gendarmerie montraient que 16,7% des violences 
					conjugales touchaient des hommes en France. En 2006, une 
					première estimation du coût annuel des violences du couple 
					donnait le chiffre 1093,5 millions d’euros. 
					Le nouveau projet de loi sur le harcèlement sexuel, qui vise 
					à combler le vide juridique créé par l’abrogation de 
					l’ancienne loi en mai dernier par le conseil 
					constitutionnel, a été dévoilé. Pour le gouvernement, ce 
					texte se rapproche de la directive européenne de 2002 sur le 
					harcèlement sexuel, jamais transposée dans le droit français 
					et propose une «définition aussi précise que possible d’une 
					infraction pénale». Cependant pour certaines associations, 
					il s’agit d’un texte compliqué et en partie inapplicable. 
					Pour obtenir l’infraction la plus sévèrement réprimée, la 
					victime doit prouver énormément de choses, d’autre part la 
					forme la plus grave de harcèlement n’est toujours pas plus 
					punie qu’un délit de vol. Plus simplement, on peut se 
					demander si la punition est une entrave à la violence faite 
					aux femmes ou bien cela ne passe-t-il pas plutôt, par la 
					prévention et l’éducation des jeunes, facteurs culturels de 
					la place de la femme... 
					C’est dire l’enjeu du problème des violences pour notre 
					société. Les professionnels de santé dans le domaine de la 
					Médecine Sexuelle ont donc un rôle majeur à jouer que ce 
					soit dans le rôle de la prévention ou de la prise en charge. 
					C’est pourquoi la commission violence a été créée au sein de 
					l’AIUS. Elle est destinée à sensibiliser et former les 
					sexologues au dépistage et à la prise en charge de ces 
					violences, à faciliter les échanges professionnels par la 
					création de réseaux. Une première réunion a eu lieu en mai à 
					Chambéry organisée par P Blachère, autour du thème des 
					mutilations génitales féminines. Notre publication dans le 
					Lancet du mois de juin (http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736-%2812%2960400-0/abstract), 
					devrait également permettre de relayer ces messages pour 
					l’ensemble de la communauté médicale et asseoir les futures 
					actions de notre commission. 
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