Samedi 5 février 2022 «   Abandonner l’excision, renforcer les ponts »

                                        Excision, parlons-en !

 

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Pour les 10 ans d’officialisation par l’ONU de la journée de mobilisation pour l’abolition des mutilations sexuelles féminines (MSF) organisée par Excision Parlons-en ! (EPE), le lieu choisi est la mairie du 19ème et le thème « Abandonner l’excision, renforcer les ponts ».

 

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La SFSC y tient un stand avec deux membres du CA, Corinne Husson Audinet et Manon Bestaux.

Malgré un grand nombre de personnes inscrites, la salle est loin d’être pleine compte-tenu des désistements notamment pour cause de Covid, ce qui ne diminue pas le dynamisme des organisateurs, bien souvent bénévoles qui tentent de faire en sorte que cette journée soit riche en échanges.

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Mme la ministre chargée de l’égalité Femmes-Hommes Elizabeth Moreno ouvre la journée, remerciant EPE de son travail et confirmant son soutien dans la volonté d’éradication des MSF.

Un rappel en début de journée sur les chiffres qui restent consternants : 200 Millions de femmes dans le monde, à travers plus de 90 pays et tous les continents, à l’exception de l’Antarctique.

L’Unicef présente les statistiques et les réussites de recul des MSF dans certains pays. Force est de reconnaitre les efforts de tous pour recueillir les données comme en Somalie où l’Unicef ne peut se rendre, et où les données n’ont pu être récupérées qu’en 2020, après celles de 2006.

Une participante propose de déclarer l’excision comme crime contre l’humanité. Il est répondu que ce sont les cultures qu’il faut changer et qu’une telle affirmation risque de bloquer les communautés qu’il faut convaincre du changement. Pour comprendre pourquoi arrêter ces pratiques, il faut avoir la connaissance de ce qui est fait et les conséquences. Pour obtenir l’acceptation et la collaboration sur le terrain, il faut pouvoir expliquer et informer. La pratique des MSF constitue souvent une norme sociale : elles sont perpétuées en raison d’un sentiment d’obligation sociale fort, dans le but de protéger les filles de la stigmatisation et de la marginalisation ; la proposition de rites alternatifs constitue une voie possible de dialogue.

Un gros effort a été fait dans divers pays ciblés pour l’obtention du droit d’asile des femmes demandeuses : 24 à 30% des femmes réussissent à l’utiliser.

Une réflexion sur la protection des hommes maltraités parce qu’ils défendent les femmes pour leur éviter l’excision est en cours.

Pendant la période du Covid, du fait du confinement et de l’isolement, une augmentation du nombre de jeunes filles excisées ainsi que des mariages forcés est observé.

 

La présentation de plusieurs témoignages dont certains en zoom est un moment fort d’émotion partagée. Une étudiante en DIU, future sexologue, présente son travail sur le sujet en Egypte, indiquant la forte hausse de la médicalisation des pratiques.

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Description générée automatiquementL’atelier « Dans nos corps, nos histoires et les atlas d’anatomie », tenu par Violeta Belhouchat, qui se présente comme conseillère en sexologie, offre la possibilité de manipuler des maquettes plus ou moins réalistes du clitoris, comme le premier clitoris en 3D d’Odile Fillod et d’autres qui rajoutent les éléments avoisinants (comme clitoris et vulve de couleur, intactes et excisées). En plus des différents outils graphiques de représentation du clitoris dont certains sont la création de l’intervenante, sont présentés des ouvrages de vulgarisation. Sont pointées les erreurs dans les atlas d’anatomie, voire l’absence totale du clitoris. Ce sont les actions de Mme Belhouchat au sein d’EPE, qui intervient dans le but de faire évoluer la visibilité correcte du clitoris. Parler d’excision commence par la connaissance de cet organe encore peu étudié.

Elle rappelle que pour exemple, on ne peut pas ne pas voir la mutilation de l’organe quand on est soignant mais dans une famille d’excisée cela peut passer inaperçu puisque c’est « la norme ». Le clitoris doit donc être visible dans tous les documents relatifs au génital féminin. A noter l’entreprise française Korpo Real et ses planches anatomiques avec la représentation d’un corps coloré, et la présence du clitoris pendant le cycle menstruel et la grossesse.

La journée se termine par deux performances artistiques, l’une de trois élèves de l’Ecole du Cirque, l’autre d’un guitariste chanteur et poète.

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