En raison des limites des traitements, la
qualité de vie doit être évaluée dans la
population atteinte par le VIH. Ses
déterminants sont multiples, médicaux ou
non.
L’apparition des multithérapies a permis
d’améliorer de manière spectaculaire le pronostic
de l’infection par le VIH en permettant
à une majorité de patients de récupérer
un système immunitaire en grande partie
efficace. Mais les limites de ces traitements
font actuellement prendre en considération
de nouveaux paramètres dans les essais
cliniques, comme l’observance et la qualité
de vie. L’observance peut être améliorée par
des interventions psychosociales. La qualité
de vie est fondée sur des mesures de perception
du patient, sans forcément recourir
à un usage systématique d’échelles. En effet,
lorsque des échelles génériques comme le
SF-36 sont utilisées, les changements au
cours du temps sont difficiles à observer et
certaines dimensions spécifiques du VIH,
comme le sommeil ou la sexualité, sont
négligées. De plus, dans les essais cliniques,
la population incluse a une bien meilleure
qualité de vie que la population atteinte par
le VIH, qui est bien inférieure à celle de la
population générale.
Le traitement améliore en partie la qualité
de vie.
La cohorte multicentrique nationale
APROCO a permis de constater un impact
positif du traitement sur la qualité de vie.
Ainsi, la proportion de patients ayant une
qualité de vie satisfaisante après un an de
traitement est passée de 36 à 46 %, cette
différence étant très significative (p=0,001).
Les facteurs associés à la qualité de vie
sont multiples.
Parmi les facteurs associés à la qualité de
vie, on distingue des facteurs sociaux, peu
évolutifs dans le temps, des facteurs
psychologiques
et enfin des facteurs modifiables
par le soin, liés à l’efficacité et à la
tolérance perçue. Les effets indésirables perçus
peuvent être considérés comme un indicateur
simplifié de la qualité de vie.
La qualité de vie sexuelle ne semble pas
dépendre des facteurs médicaux.
Enfin les troubles de la sexualité sont fréquents
parmi les personnes VIH +. Aucun
facteur biomédical n’a été retrouvé associé
aux troubles de la sexualité dans l’enquête
ANRS VESPA. En revanche, le vécu du traitement
et de la maladie joue un rôle important.
C’est pourquoi un soutien psychologique
visant à améliorer le vécu de l’infection
par le VIH pourrait avoir un impact positif
sur ces troubles sexuels.
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