Le gel vaginal PRO 2000 (polymère de
sulfonate de naphtalène) s’était révélé
un microbicide prometteur contre l’infection
par le VIH par voie sexuelle à la fois chez
le macaque et dans l’essai HPTN035 de
phase II/IIb (forme à 0,5 %).
Des chercheurs britanniques de plusieurs
pays africains ont conduit une nouvelle
étude destinée à évaluer l’efficacité de PRO
2000 à 0,5 % et à 2 % contre la transmission
du VIH chez les femmes d’Afrique
Subsaharienne. Cet essai de phase III randomisé
en double aveugle avec groupes
parallèles a été conduit dans 13 centres
d’Afrique du sud, de Tanzanie, d’Ouganda
et de Zambie.
Plus de 9 000 femmes ont reçu sous forme de
gel vaginal, soit PRO 2000 à 0,5 %, soit PRO
2000 à 2 %, soit un placebo. L’usage de la
forme à 2 % à a été arrêté en février 2008 sur
recommandation d’un comité scientifique
qui doutait de son bénéfice.
Les résultats sont décevants : à la fin de
l’étude (52 semaines), l’incidence du VIH était
de 4,5 pour 100 femmes sous PRO 2000 à
0,5 % contre 4,3 pour le placebo. Lors de
l’interruption de la forme 2 %, cette incidence
était de 4,7 pour la forme 0,5 % et de
3,9 % pour le placebo.
Ces résultats « vont certainement signifier
la fin de la route pour PRO 2000 comme
outil potentiel pour la prévention du VIH
chez les femmes », indique un éditorialiste,
qui rappelle les bons résultats obtenus avec
un microbicide au ténovofir (étude
CAPRISA). Les données avaient en effet été
présentées en juillet à la 18e Conférence
internationale sur le sida.
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