Un traitement antirétroviral efficace
supprime-t-il les risques de contamination, comme le pensent des
spécialistes suisses ? Deux études, française et américaine,
menées chez des hommes traités depuis plusieurs années et ayant
une charge virale indétectable indiquent le contraire. La
première a mis en évidence le virus dans le sperme de 5% des 150
patients étudiés. Dans la seconde étude incluant 35 patients, le
virus était présent dans 14 % des cas, à des concentrations
allant jusqu’à 5.000 copies/ml.
La nécessité de se protéger doit donc faire toujours partie des
conseils individuels. En revanche, ces résultats ne remettent
pas en question l’intérêt éventuel d’un traitement
antirétroviral précoce dans un but de santé publique. La grande
cohorte Rakai, au Kenya, révèle que la transmission du virus est
bien plus rare au sein des couples sérodiscordants lorsque le
patient infecté a moins de 200 CD4/mm3 et est traité, que
lorsqu’il a plus de 200 CD4/mm3 (ce qui le rend a priori moins
contaminant) mais n’est pas traité. Cet effet semble lié à la
fois au traitement, qui rend le virus indétectable et aux
conseils de prévention, mieux suivis.
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