J’ai annoncé au cours de notre dernier
Conseil d’Administration ma décision de démissionner de mon
poste de Président de la SFSC après seize ans à la tête de
notre société savante. En effet, quand le Docteur Gérard
Valles a souhaité que je reprenne la SFSC derrière ses
membres fondateurs, ils l’ont créée en 1974, je ne savais
absolument pas où nous allions aller. Il me semble, et je
vais le partager avec vous, que ce chemin a permis à la SFSC
de garder sa notoriété et sa place dans le paysage de la
Santé Sexuelle en France.
Une de mes premières décisions a été d’arrêter
l’enseignement de la SFSC et de déléguer, en accord avec le
Professeur Navratil, l’enseignement de la sexologie à
l’intérieur des DIU, ce qui désormais est la règle.
Ensuite, la SFSC et moi-même avons eu l’honneur de nous voir
déléguer par la WAS la responsabilité d’organiser en juin
2001, au Palais des Congrès, le Congrès Mondial de
Sexologie. Ce fut plus qu’un succès, un triomphe. En effet,
nous avons accueilli plus de 3 000 délégués venant de 87
pays différents et pour la première fois, les laboratoires
pharmaceutiques se sont intéressés à la sexologie française.
Dans la foulée, j’ai eu l’honneur d’être nommé Président de
la WAS pendant quatre ans. J’ai pu restructurer la WAS un
peu comme la SFSC afin de la rendre plus opérationnelle.
J’ai eu le privilège de diriger la délégation de la WAS à
Genève où avec l’OMS, nous avons travaillé en conclave avec
80 experts internationaux pour revisiter les définitions de
«sexe», «sexualité» et surtout «santé sexuelle». Cette
rencontre nous a amenés à prendre conscience de l’importance
de la santé et des droits sexuels pour tous et en partant
j’ai laissé la WAS, transformée dans son appellation, car
désormais, elle s’appelle WORLD ASSOCATION FOR SEXUAL HEALTH.
Une des tâches de la SFSC a été de tendre la main vers l’AIHUS
afin d’unir nos efforts pour promouvoir la sexologie en
France.
Après plusieurs années d’attente, le Professeur Costa et
l’AIHUS se sont unis à la SFSC pour proposer ce que nous
demandions : un seul Congrès par an, qui s’appelle désormais
les Assises et qui pour la quatrième année consécutive sont
et seront un succès à NANTES du 31 mars au 3 avril 2011.
Ensuite, et c’était logique, la SFSC et l’AIHUS ont créé
l’organe représentatif de la sexologie française par rapport
à tous nos organismes de tutelle : la Fédération Française
de Sexologie et de Santé Sexuelle.
Cette fédération va pouvoir dialoguer d’une seule voix et
nous permettre, souhaitons-le, d’avoir un jour une
reconnaissance complète de notre savoir faire et d’obtenir,
sur le plan économique, une cotation spécifique qui nous
permettra de faire honorer dignement nos consultations.
J’ai le bonheur d’avoir signé beaucoup d’éditoriaux dans
votre revue qui s’appelle SEXOLOGOS et qui me semble avoir
toujours intéressé les 6 000 personnes qui la reçoivent
trois fois par an.
Comme vous le verrez, SEXOLOGOS fait peau neuve, se
diversifie, s’étoffe et laissera de plus en plus la place au
dialogue avec l’ensemble de ceux et celles qui s’intéressent
à la réflexion, à la formation et à la pratique en
sexologie. La misère sexuelle est toujours présente, elle ne
s’éradiquera que si nous sommes tous unis et si nous croyons
en ce que nous faisons.
Dernière chose avant de vous quitter, j’ai eu l’honneur de
recevoir officiellement le 7 décembre 2010 la Chaire UNESCO
«Santé Sexuelle et Droits Humains». Avec le Dr Troussier qui
assurera les fonctions de Directeur de cette Chaire, un
sacré challenge nous attend pour pouvoir œuvrer à améliorer
ce qui ne va pas dans le domaine de la Santé Sexuelle au
niveau mondial.
C’est pour cela que je me suis autorisé à tirer ma
révérence, sans pour autant arrêter de travailler avec vous
tous dans le champ de la Sexologie, avec l’espoir de vous
retrouver rapidement.
|
|