HOMOSEXUALITÉ ET INFECTION A VIH

Madame Marie-Ange SCHILTZ



Dans la lignée des travaux sociologiques entrepris à l’étranger au début des années soixante-dix qui ont abordé pour la première fois l’homosexualité comme un mode de vie et non pas comme une maladie ou un délit, à partir de 1985, M. Pollak met en place un dispositif d’observation fondé sue des questionnaires diffusés par voie de presse auprès des homosexuels masculins. Dans un contexte, alors fortement perturbé par la prise de conscience de l’ampleur de l’épidémie de sida dans ce groupe, le choix de l’approche quantitative clairement rompt avec une tradition de discours sur l’homosexualité principalement élaborés à partir de populations captives (sujets en cours de thérapie, incriminés pour leur activité sexuelle). Ce choix a permis de rendre compte des modes de vie sexuels et affectifs des gais dans leur quotidienneté et leur diversité sans se préoccuper des théories sur l’homosexualité issues essentiellement d’observations cliniques et du délit d’homosexualité. La répétition des “Enquêtes Presses Gay” a permis d’évaluer régulièrement le niveau d’adaptation et de connaissance des homosexuels masculins face au risque du VIH. Elles ont montré que la diffusion des gestes n’était pas homogène et que, contrairement aux consignes de prévention, les stratégies de protection étaient multiples. Je me propose d’esquisser l’évolution des comportements sexuels et des modes de vie des gays saisis au travers de ce système d’observation qui s’est poursuivit sur plus de 15 ans.



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