LE FANTASME DANS LA LITTERATURE



Je compte aborder la question du fantasme du point de vue de l’écrivain en train d’écrire. Première constatation : l’activité même d’écrire peut toute entière se rattacher à la notion de fantasme, qui plus est ambivalent, puisque l’auteur met en scène des chimères qu’il donne à voir à autrui (exhibitionnisme) autant qu’il se les donne à voir à lui-même (voyeurisme). Dans ce contexte éminemment ambigu, quel statut peut prendre pour lui le récit d’un fantasme érotique ? Est-ce un fantasme pour lui, est-ce un fantasme pour autrui ? Est-ce un assouvissement ou une frustration ? Et surtout, l’écriture ne devient-elle pas pourvoyeuse de fantasme après en avoir été le simple déversoir ?
Je donnerai à entendre quelques exemples de scènes érotiques qui peuvent être comprises comme toutes les nuances sur le continuum qui va de l’aveu le plus complaisant à la projection dans l’imaginaire le plus inaccessible. Les cas les plus intéressants étant bien entendu les cas indécidables.

 

Elisa BRUNE



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