DE PAR LE MONDE

UNE NOUVELLE VOIE DE RECHERCHE DANS LA DYSFONCTION ERECTILE.

 

   L’hydrogène sulfuré est aujourd’hui considéré comme un neuromédiateur gazeux à effet vasorelaxant potentiel sur la fonction érectile. Une équipe dirigée par des chercheurs italiens confirme cette action pour la première fois, sur des corps caverneux humains. Ils montrent également que l’hydrogène sulfuré exogène et la L-cystéine, qui est le substrat naturel de la synthèse endogène de l’hydrogène sulfuré, stimule l’érection pénienne chez le rat.

Les chercheurs italiens ont utilisé des corps caverneux obtenus chez des patients ayant eu un traitement chirurgical de changement de sexe et ayant donné leur accord pour l’utilisation de leurs tissus à des fins de recherche.

Pour essayer de comprendre le mécanisme de l’action relaxante du H2S sur le corps caverneux, les lambeaux de tissus caverneux ont été soumis à une «pré-contraction» par un analogue du thromboxane, qui agit par stimulation de la phosphorylation des chaînes légères de myosine via la voie Rho-kinase. L’obtention d’un effet vasorelaxant par le H2S après cette pré-contraction suggère que ce dernier pourrait intervenir au niveau de ce mécanisme, et donc de la liaison de la myosine à l’alpha-actine.

Ces résultats montrent d’une part que la voie H2S/L-Cys agit sur la relaxation musculaire du corps caverneux ; d’autre part, ils suggèrent que le H2S pourrait jouer un rôle de médiateur naturel de l’érection pénienne chez le rat. Il reste maintenant à savoir dans quelle mesure ce mécanisme complète la voie de signalisation monoxyde d’azote/ L.arginine dans la stimulation de la fonction érectile. Ces travaux pourront en tout cas contribuer à une meilleure compréhension de la physiologie de l’érection.
 

Proc Natl Acad Sci USA, 2009, publié en ligne.

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