Si des études ont montré qu’un patch de testostérone peut améliorer la baisse de
libido des femmes ménopausées, elles se sont limitées aux patientes recevant une
estrogénothérapie concomitante. Une vaste étude confirme le même bénéfice,
modeste, mais significatif, chez celles qui ne reçoivent pas d’estrogènes.
L’efficacité et l’innocuité de la testostérone chez les femmes ménopausées ne
recevant pas d’estrogénothérapie demeuraient inconnues.
L’objectif de l’étude multicentrique APHRODITE de Davis et coll. était d’évaluer
cette question. Elle a été conduite aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, au
Royaume-Uni et en Suède. Elle porte sur 814 femmes souffrant d’une baisse du
désir sexuel après une ménopause naturelle (75 %) ou chirurgicale (25 %).
Elles ont été affectées par randomisation, en double insu, à l’un des trois
groupes suivants : patch de testostérone à 150µp/j ; patch à 300 µg/j ; placebo.
L’efficacité a été mesurée pendant seulement 24 semaines, puisque de précédentes
études ont montré un effet plateau à partir de ce seuil. L’innocuité a été
évaluée pendant 52 semaines sur un sous-groupe de participantes.
Le patch de testostérone à 300 µg a entraîné des améliorations dans plusieurs
domaines : désir sexuel, excitation, orgasme, plaisir, réduction de la
souffrance personnelle. Tandis que le nombre d’activités sexuelles
satisfaisantes était environ de trois pendant les quatre semaines précédant
l’étude, il a augmenté significativement avec le patch à 300 µg (+ 2 par mois,
contre 0,7 avec le placebo).
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