DYSFONCTION ÉRECTILE : LA RESPONSABILITÉ DES POLLUANTS INDUSTRIELS.

Une étude menée en Argentine, en collaboration entre des équipes de l’INSERM U292 et U435 et des Argentins, établit l’impact de polluants industriels de l’environnement sur la fonction érectile.

Le travail a été mené dans une région rurale du sud de l’Argentine, où des patients venaient consulter dans une clinique andrologique. Une étude sur les relations entre polluants et fertilité était en cours.
C’est ainsi qu’ils découvrent une fréquence plus importante des sujets ayant un appauvrissement des érections nocturnes dans les groupes exposés à des pesticides (odds ratio : 7,1), des solvants (OR : 12,2) ou bien encore à une température élevée (OR : 1,7).
L’étude a été menée dans un milieu rural (plus de 40 % des sujets sont exposés aux agents physiques ou chimiques) et dans une population particulière d’hommes recherchant une aide pour des troubles de l’érection. Ses résultats ne peuvent donc pas être extrapolables universellement sans restriction, avertissent les auteurs. De même, on ne peut exclure l’intrusion de facteurs psychogènes dans des dysfonctions érectiles attribuées à des raisons organiques.
Quoi qu’il en soit, ces résultats s’intègrent à ceux montrant un accroissement de la fréquence des plaintes sexuelles en rapport avec l’augmentation de l’imprégnation hormonale de l’environnement, qui a commencé à être enregistrée pendant les années quatre-vingts. Des effets hormonaux et/ou neurologiques sont mis en cause.

Alejandro Oliva, Alain Giami et Luc Multigner (hôpital Garibaldi, Rosario, Argentine et France, INSERM U292 et U435). « Journal of Andrology », vol. 23, n° 4, juillet/août 2002, pp. 546-550 et commentaires pp.479-480..