ÉDITORIAL

 

Émotions.

 


Quand vous lirez ces lignes, j’aurai présenté mon dernier Congrès de la SFSC en tant que Président.
Onze congrès, chacun plus beau et plus complet que l’autre, plus couru et plus chaleureux que l’autre.

Combien de chemin avant nous parcouru déjà, nous les sexologues !
Harmonisation de la transmission du savoir à travers les DIU qui couvrent maintenant presque toute la France.
Reconnaissance par le Conseil de l’Ordre des Médecins du terme de Médecin Sexologue.
Harmonisation des codes d’Éthique (presque) complètement respecté par les thérapeutes.
Congrès Mondial de Sexologie à PARIS en juin 2001.Quel succès avec 3000 participants !
Dans la foulée, la France a eu l’honneur d’avoir au niveau mondial, 2 Présidents pour l’ISSM
1 et la WAS2 et un Président en Europe pour l’EFS3.
Une volonté clairement affichée entre l’AIHUS et la SFSC de collaborer et de mettre sur pied les 1ères Assises communes en Avril 2008.
La distinction suprême, la Médaille d’or de la WAS, délivrée à un de nos pionniers, le Dr Robert PORTO.

Résumée comme cela, l’histoire moderne de la Sexologie Française peut paraître peu productive, mais le travail en profondeur commence à payer surtout pour nos patients qui trouvent des thérapeutes compétents près de chez eux et beaucoup mieux formés.

L’autre bénéfice de ce travail est l’amélioration de l’implication de tous nos confrères dans toutes les disciplines qui s’intéressent à la sexualité, souvent «poussés» par leurs patients.

Le silence se lève peu à peu, et pas assez vite à notre goût, sur la misère et la détresse sexuelles génératrices de tant de décompensations «organiques».

Agir sur la Sexualité n’est pas agir sur un symptôme mais sur un système complexe, social, interpersonnel et organique qui s’appelle le couple. C’est d’ailleurs le thème central de nos Assises.

Essayer d’éviter les problèmes sexuels (nous n’y sommes malheureusement pas encore là !) grâce à une nouvelle Éducation à la Santé Sexuelle faite dans nos écoles, sans langue de bois et surtout au bon moment du développement psychomoteur de nos enfants, est pour nous un objectif majeur.

Introduire un vrai enseignement de médecine sexuelle au cours du cursus médical est aussi un impératif afin qu’enfin un vrai dialogue puisse se nouer avec des patients qui, je l’espère, oseront enfin parler.
Donner aux thérapeutes non médecins l’envie de rester à nos côtés et travailler en équipes et en réseaux pour optimiser la prise en charge est une priorité qui n’a pas semblé évidente à certains confrères qui ont attribué à une certaine médicalisation de la Sexualité des vertus absolues qu’elle n’était pas en mesure de délivrer. Au-delà de la recherche des pathologies, il n’y a pas que des traitements médicaux à proposer. S‘il n’y a pas d’écoute et d’empathie, la prise en charge réelle n’existe pas. Ne nous leurrons pas !

L’avenir s’annonce beau pour nos patients et pour nous-mêmes.
Un regret cependant, c’est que la «nouvelle» génération, derrière nous, ne se soit pas complètement investie afin de se former aux thérapies, au-delà de la simple prescription. Cela demande du temps,mais ça vaut la peine.

C’est bon de partager notre savoir et de pouvoir enfin le partager pour le plus grand bonheur de ceux qui souffrent dans leur sexualité.

 

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Docteur Marc GANEM
Président de la SFSC
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1 - International Society of SexualMedicine
2 -World Association for Sexual Health
3 - European Federation of Sexology
 

 

 

 

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Sexologos N°29

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